"Père, vous sentez l'acétone !"

C'est par cette phrase étrange qu'un jeune médecin avait accueilli son père après que celui-ci ait effectué dans des conditions très difficiles une course de montagne de plusieurs jours.
Et le rapporteur de cette histoire de conclure : "Pour qui connaît un peu la biologie, cette odeur indique que la fin n’est pas loin…"

Qu'est ce qui permet d'affirmer que cette odeur est synonyme de danger de mort ?

Accessoirement, à quoi ressemble l'odeur de l'acétone ?

Salut

Lgda a écrit:

Accessoirement, à quoi ressemble l'odeur de l'acétone ?

Au vernis à ongle ou à son nettoyant.

Le Vieux

Salut

Cette histoire me rappelle que beaucoup d'enfants aux alentours de la St Nicolas faisaient de l'acétonémie suite aux trop nombreuses sucreries ingurgitées à l'occasion de cette fête.

Le Vieux qui se demande s'il existe un rapport ?

Ca me rappelle l'histoire d'un chat (de mémoire dans un hôpital, mais que vient faire un chat dans un hôpital ?) qui se couchait près des patients un peu critiques, et quasi-systématiquement, si le chat venait, le patient mourait dans les 24h.

Etait-ce un chat noir qui portait malheur, ou un chat attiré par l'odeur de la mort ? (acétone, l'odeur ?)

LGDA : manquent des choses à ton histoire. Comme la fin.

Le Vieux a écrit:

Salut

Lgda a écrit:

Accessoirement, à quoi ressemble l'odeur de l'acétone ?

Au vernis à ongle ou à son nettoyant.

Le Vieux

J'espère qu'on ne met pas d'acétone dans le nettoyant, parce que l'acétone perméabilise la peau, et entraine avec lui tout un tas de merdes contenues dans les vernis.
Enfin ca serait pas la première fois qu'un produit cosmétique contient des trucs dangereux, la liste des cosmétiques non-dangereux serait bien plus rapidement dressée.

Stephane

Steph a écrit:

Enfin ca serait pas la première fois qu'un produit cosmétique contient des trucs dangereux, la liste des cosmétiques non-dangereux serait bien plus rapidement dressée.

Stephane

en parlant de ça, il y a eu un reportage (envoyé spécial ?) sur les cosmétiques bios, qui sont en pleine expansion, avec des prix de plus en plus compétitifs, mais qui n'ont de bio que très peu de chose...genre le lieu de culture de l'olive dans une lotion à base d'extraits d'olive. tous les produits associés n'ont rien de bio, mais le consommateur à l'air satisfait de lire bio sur l'emballage...

Nieur a écrit:

Ca me rappelle l'histoire d'un chat (de mémoire dans un hôpital, mais que vient faire un chat dans un hôpital ?) qui se couchait près des patients un peu critiques, et quasi-systématiquement, si le chat venait, le patient mourait dans les 24h.

Etait-ce un chat noir qui portait malheur, ou un chat attiré par l'odeur de la mort ? (acétone, l'odeur ?)

LGDA : manquent des choses à ton histoire. Comme la fin.

Ce n'était pas un hôpital, mais une maison de retraite médicalisée.

Salut

Steph a écrit:

J'espère qu'on ne met pas d'acétone dans le nettoyant

Je pense sans en être certain qu'il en mettent bel et bien vu l'odeur caractéristique, il le mélange à de l'huile, peut être de la glycérine ou du ricin ???

Le Vieux qui va vérifier

Nieur a écrit:

LGDA : manquent des choses à ton histoire. Comme la fin.

L'est pas mort...

sonic a écrit:

Steph a écrit:

Enfin ca serait pas la première fois qu'un produit cosmétique contient des trucs dangereux, la liste des cosmétiques non-dangereux serait bien plus rapidement dressée.

Stephane

en parlant de ça, il y a eu un reportage (envoyé spécial ?) sur les cosmétiques bios, qui sont en pleine expansion, avec des prix de plus en plus compétitifs, mais qui n'ont de bio que très peu de chose...genre le lieu de culture de l'olive dans une lotion à base d'extraits d'olive. tous les produits associés n'ont rien de bio, mais le consommateur à l'air satisfait de lire bio sur l'emballage...

Je ne sais pas trop mais ma copine m'a raconté qu'il y avait du pétrole dans les labello et elle en achète sans.

Stéphane

lgda a écrit:

C'est par cette phrase étrange qu'un jeune médecin avait accueilli son père après que celui-ci ait effectué dans des conditions très difficiles une course de montagne de plusieurs jours.
Et le rapporteur de cette histoire de conclure : "Pour qui connaît un peu la biologie, cette odeur indique que la fin n’est pas loin…"

Qu'est ce qui permet d'affirmer que cette odeur est synonyme de danger de mort ?

Accessoirement, à quoi ressemble l'odeur de l'acétone ?

Alors premièrement, cette histoire n'a rien de farfelue et est tout à fait plausible.

Explication. Vous savez que notre cerveau est un très gros consomateur d'oxygène et de glucose. Le glucose, c'est sa source d'énergie principale. Celà dit, en cas de rupture de stock de glucose, le cerveau ne dépérit pas pour autant. L'astuce ? Outre le glucose, il peut également utiliser l'énergie des "corps cétoniques". Ces corps cétoniques (cétone pour la fonction chimique) sont issus de la dégradation des acides gras dans le foie. IL y a production de corps cétoniques principalement dans 3 situations : diabète, alcoolisation....et jeune prolongé !

Cliniquement, on peut détecter une présence de cétone avec l'haleine qui aura une odeur de pomme verte. Ce n'est pas une description de bouquin, çà se sent rééllement s'il y a suffisament de cétone. Si on ne sent rien de spécial, il existe une méthode très simple : la bandelette urinaire, qu'on trempe dans de l'urine et qui nous relève la présence ou l'absence de corps cétoniques.

Le bemol maintenant. Si l'alternative au glucose existe avec les corps cétonique, leur présence n'est pas sans conséquences. Le sang s'acidifie (acidose), avec un pH qui par définition devient inférieur à 7.38 (et oui, c'est précis, mais la normalité du pH sanguin est une fourchette étroite allant de 7,38 à 7,42 !). Il n'y a pas que cette conséquences et l'acidose en elle même à aussi des conséquences.

Maintenant, revenons à notre histoire. Après une épreuve difficile, en montagne et plusieurs jours, on a tous les éléments pour imaginer un manque d'apport avec un jeune. Autre possibilité pour etre rigoureux, sachant que l'homme doit avoir 60 ans ou plus, il peut s'agir d'une décompensation d'un diabète préexistant. Quant à la phrase disant que la fin n'est pas loin c'est faux de manière générale. Pour preuve les fréquentes 'crise d'acétone' que font les enfants. Le point de départ est souvent une infection. L'enfant va moins manger d'une part (car il vomit par exemple) et va consommer plus d'énergie du fait d'un état de stress physiologique aigue. IL va au final produire des corps cétoniques qui ont pour conséquences de faire mal au ventre et de faire vomir ! Ils vomissent donc ne mange pas donc production de corps cétoniques. C'est un cercle vicieux. Celà dit "la fin" n'est pas systématiquement loin..

J'avais entendu parler du rapport entre le diabète et l'odeur d'acétone de l'haleine.

Oui mais attention, on peut avoir des cétones sans etre diabétique, et on peut etre diabétique sans avoir des cétones.

J'imagine que vous vous faite tous la remarque suivante : un diabétique à trop de sucre dans le sang. Or, thunderhead nous dis qu'on fait des cétones quand on manque de sucre, comme relais énergétique. Figurez vous que dans le cas des cétones chez le diabétique, il y a trop de sucre en dehors des cellules (dans le sang), mais en manque dans les cellules. La raison est simple, c'est l'insuline qui permet de faire rentrer le sucre dans les cellules du foie entre autre. Sans insuline, le sucre reste à la porte. Seul problème, le foie juge des réserves en sucre en fonction du sucre dans les cellules, il s'en fiche royalement du sucre dans le sang.

Conséquence, chez le diabétique de type 1 (le jeune le plus souvent), il y a manque d'insuline : le problème est au niveau du pancréas qui sécrte l'insuline. Ce type de diabétique est fréquemment révelé par un coma acidocétosique. Plus une trace d'insuline pour faire rentre le sucre dans les cellules, alors production de cétone à toute vapeur. Pourquoi un coma ? Comme je vous l'ai dis, les cétones ont des conséquences à plein de niveau.

Concernant le diabétique de type 2 : diabète gras, typiquement après 40 ans, le problème est au niveau du foie. Il y a bien insuline, mais l'insuline ne fait plus le même effet, elle n'arrive plus à faire rentrer le sucre, qui s'accumule dans le sang. Pourquoi il n'y a pas de production de cétone alors au début ? Car il y a toujours suffisament de sucre qui arrive à rentrer pour que le foie ne déclenche pas les mécanismes de production de cétone. Celà ci, le diabète gras, c'est une histoire qui dur ! Avec le temps, et par plusieurs mécanismes, la sécrétion d'insuline diminue : çà ne va plus et du côté du foie, et du côté de l'insuline. La catastrophe se rapproche, trop peu de sucre arrive à rentrer dans le foie, et arrive un moment ou ce dernier considère que trop c'est trop : il faut se mettre à faire des corps cétoniques. On peut passer du début de l'histoire à la fin de manière progressive, c'est à dire que le médecin va avoir le temps de prescrire une insulinothérapie au patient. Cependant, il y a aussi le mode brutal, à la manière du jeune diabétique collégien qui inaugure son diabète par un coma. Il suffit d'un stress aigue pour l'organisme, pour aggraver brutalement une la situation, tomber sous le seuil, et déclencher le production de corps cétonique....alors qu'au délà des membranes des cellules du foie, le sucre coule à flot...

Thunderhead a écrit:

Oui mais attention, on peut avoir des cétones sans etre diabétique, et on peut etre diabétique sans avoir des cétones.

et apres y en a qui comprennent pas et qui s'étonnent..

'jib