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 vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir

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yoda
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Steph
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Steph




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MessageSujet: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMar 11 Juin 2019 - 16:16

Après presque 40 ans de recherche sur le SIDA, nous faisons toujours des découvertes. C'est dire si on était capable à l'époque de créer un tel virus de toute pièce, comme certains le prétendaient.
Le virus infecte les lymphocytes du système immunitaire via un récepteur du doux nom de CCR5. Nous savions que les individus qui portent une mutation sur chaque allèle du gène (un de la mère,un du pére) n'étaient pas capables d'exprimer ce récepteur et de ce fait étaient protégés contre le virus.
A présent, une étude de grande ampleur montre que les porteurs de cette mutation ont également tendance à mourir plus tôt (mais pas du SIDA évidemment).
A noter que le chinois qui a fait scandale l'année dernière en modifiant le génome d'un bébé né de mère positive pour l'empêcher d'attraper le SIDA avait muté justement ce gène-là.


Alors: vivre avec le SIDA ou mourir sans, faut-il choisir?
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narduccio




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMar 11 Juin 2019 - 17:57

Steph a écrit:
Après presque 40 ans de recherche sur le SIDA, nous faisons toujours des découvertes. C'est dire si on était capable à l'époque de créer un tel virus de toute pièce, comme certains le prétendaient.
Le virus infecte les lymphocytes du système immunitaire via un récepteur du doux nom de CCR5. Nous savions que les individus qui portent une mutation sur chaque allèle du gène (un de la mère,un du pére) n'étaient pas capables d'exprimer ce récepteur et de ce fait étaient protégés contre le virus.
A présent, une étude de grande ampleur montre que les porteurs de cette mutation ont également tendance à mourir plus tôt (mais pas du SIDA évidemment).
A noter que le chinois qui a fait scandale l'année dernière en modifiant le génome d'un bébé né de mère positive pour l'empêcher d'attraper le SIDA avait muté justement ce gène-là.


Alors: vivre avec le SIDA ou mourir sans, faut-il choisir?

Très bonne question pour un bac de philo....
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yoda

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeLun 19 Aoû 2019 - 20:26

Steph a écrit:
Après presque 40 ans de recherche sur le SIDA, nous faisons toujours des découvertes. C'est dire si on était capable à l'époque de créer un tel virus de toute pièce, comme certains le prétendaient.
Je ne crois pas un seul instant aux théories du complot. Mais cependant, ce n'est pas un bon argument à mon avis. Les défenseurs de cette théorie imaginent plutôt un laboratoire qui fait muter les virus au hasard jusqu'à avoir le bon que des scientifiques qui savent vraiment ce qu'ils font.
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narduccio




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeLun 19 Aoû 2019 - 20:55

yoda a écrit:
Steph a écrit:
Après presque 40 ans de recherche sur le SIDA, nous faisons toujours des découvertes. C'est dire si on était capable à l'époque de créer un tel virus de toute pièce, comme certains le prétendaient.
Je ne crois pas un seul instant aux théories du complot. Mais cependant, ce n'est pas un bon argument à mon avis. Les défenseurs de cette théorie imaginent plutôt un laboratoire qui fait muter les virus au hasard jusqu'à avoir le bon que des scientifiques qui savent vraiment ce qu'ils font.

C'est parfois compliqué dans la tête des complotistes. Parois ils pensent que les scientifiques manipulent des choses hors d'atteinte de la science officielle, et parfois ils pensent que les scientifiques sont des professeurs Tournesols qui vivent en permanence sur une autre planète ...
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yoda

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeLun 19 Aoû 2019 - 22:18

Ce n'est pas si compliqué que ça. Il ne faut pas confondre la théorie et l'axiome, les faits et la conclusion.
L'axiome, ou la conclusion, c'est la vérité inaltérable. Ce qui est par nature irréfutable. Ce qui est à démontrer, tout en sachant à l'avance que c'est vrai.
La théorie, ou les faits, c'est ce qui permet d'arriver à l'axiome/conclusion. Contrairement à l'axiome/conclusion, le fait/théorie est altérable. Si la conclusion démontre que le fait est faux, on modifie le fait.

Il y a un autre truc à prendre en compte dont on n'a pas parlé, c'est l'hypothèse alternative. L'hypothèse alternative, c'est l'hypothèse qui cherche à prouver que la conclusion est fausse, mais dont la moindre imperfection suffit à prouver que la conclusion est vraie.

Exemple concret :
Conclusion : le SIDA est un virus créé par l'OMS pour contrer la surpopulation.
Fait 1 : l'armée américaine a créé le virus sur la zone 51 et le vaccin en même temps, mais seulement pour les militaires et les présidents (et la preuve, aucun président américain n'est mort du SIDA, pas même Bill Clinton qui avait droit à des fellations sans préservatif, ni Kennedy qui était un catholique.
Là, il y a l'objection de Steph, comme quoi genre si les scientifiques découvrent encore des choses sur le virus, c'est que la science était sûrement pas assez avancée il y a 40 ans pour le créer.
Fait 2 : l'armée américaine est aidée par les extra-terrestres, c'est pour ça qu'elle a tellement d'avance sur la science officielle.
Notons que le fait 2 ne contredit pas le fait 1, mais ça aurait pu être le cas. Les faits se changent, pas la conclusion.
(par exemple, si tout comme moi tu reconnais Mars dans le ciel nocturne à sa lueur rougeâtre, sache que ce fait est faux, car Mars n'est pas rouge, c'est une conspi de la NASA pour nous le faire croire)

Hypothèse alternative : le VIH serait issu d'une mutation du VIS. Bon, déjà, c'est un peu con car c'est pas le VIH qui provoque le SIDA. Mais de toutes façons, sait-on précisément comment le VIS aurait muté en VIH ? Et voilà, c'est bien la preuve que le VIH a été fabriqué dans un labo !
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Steph




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMar 20 Aoû 2019 - 9:32

yoda a écrit:
Steph a écrit:
Après presque 40 ans de recherche sur le SIDA, nous faisons toujours des découvertes. C'est dire si on était capable à l'époque de créer un tel virus de toute pièce, comme certains le prétendaient.
Je ne crois pas un seul instant aux théories du complot. Mais cependant, ce n'est pas un bon argument à mon avis. Les défenseurs de cette théorie imaginent plutôt un laboratoire qui fait muter les virus au hasard jusqu'à avoir le bon que des scientifiques qui savent vraiment ce qu'ils font.

On fait muter un virus qu'on ne connait pas au hasard, bon sang ça c'est un bon argument!
Donc on infecte des prisonniers portoricains au fin fond de Guantanamo et on attend bien sagement (période d'incubation 10-15 ans, je le rappelle!) qu'un virus ait la bonne idée de muter dans le sens qu'on veut.
Yaka!
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yoda

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMer 21 Aoû 2019 - 0:13

Steph a écrit:

Donc on infecte des prisonniers portoricains au fin fond de Guantanamo et on attend bien sagement (période d'incubation 10-15 ans, je le rappelle!) qu'un virus ait la bonne idée de muter dans le sens qu'on veut.
Yaka!
Guantanamo ? Dans les années 60 ? Un peu de sérieux, voyons ! Laughing
Faut savoir se montrer aussi sérieux que pour cette preuve que la terre est plate :
Citation :
Si la Terre était vraiment une boule pivotante, alors beaucoup de ces rivières auraient l’impossibilité de circuler en montée, par exemple le Mississippi dans ses 4828 kilomètres,aurait à monter 17700 kilomètres avant d’atteindre le golfe du Mexique.
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BioHazard

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MessageSujet: Ce n'était qu'un au revoir...   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 21:38

Eh non, vous ne rêvez pas, même si j'ai un peu de mal y croire moi-même, BioHazard est de retour après un long (trop long ?) silence.
Je ne saurais dire pendant combien d'années je suis resté loin de vous, j'ai même eu du mal à retrouver l'URL du site. Pendant tout ce temps, tellement de choses se sont passées dans le monde des sciences et sans doute dans la vie de chacun d'entre vous, de chacun d'entre nous devrais-je plutôt dire.
A l'époque où j'étais l'un des membres assidus de ce forum, je ne me rendais pas vraiment compte que des liens affectifs s'étaient mis en place avec certains (certaines ?) d'entre vous. Je n'ai pas oublié le bonheur de partager avec vous et tous les lecteurs anonymes connaissances et interrogations, fous rires et coups de gueules, autant de preuves d'une passion commune pour la Science, la Connaissance, la Raison, la Liberté de penser, loin des dogmes, des ayatollahs de la bienpensance et de tous les extrèmistes qui, de toutes les époques, ont tenté de réduire l'accès au savoir pour mieux contrôler les esprits.
J'espère n'avoir oublié aucun d'entre vous, chacune et chacun à votre façon vous réussissez à faire avancer des sujets parfois bien complexes mêlant sciences, éthique et histoire. C'est en échangeant avec des gens comme vous que l'on se rend compte qu'un grand nombre de sujets scientifiques touchent à l'évolution de notre société et j'oserais même le dire, de notre civilisation. Au regard de l'évolution incessante des technologies permettant la manipulation du vivant et susceptibles de bouleverser les bases même de l'hérédité, nous sommes les spectateurs attentifs des conséquences que ces technologies auront sur les générations à venir.
J'aimerais avoir un petit mot pour chacune et chacun d'entre vous, ji_louis, Steph, narduccio... Comment oublier blondie qui disait bien souvent ne jamais rien comprendre alors que la seule chose qu'elle n'avait pas compris était justement d'être dans le vrai. Et notre Thunderhead, brillant interne en médecine à l'époque où je vous ai quitté ? Je suis certain qu'il est désormais un brillant médecin emprunt d'humanisme et d'un sacerdoce à fleur de peau, il a réussi à me réconcilier avec une génération de requins en blouse blanche. J'espère ne pas me tromper en pensant qu'il appartient à cette lignée d'idéalistes auxquels appartiennent des Baptiste Beaulieu et autres Martin Winkler.
Et non, Aie, ma jolie grenouille des polders bataves, je ne t'ai pas oubliée, comment le pourrais-je ? Je me souviens toujours avec tendresse de nos échanges, de notre complicité.
Me revoici donc parmi vous pour de nouvelles aventures aux confins de l'infiniment petit et de l'immensèment grand. Et quand je relis certains de nos échanges, je peine encore à réaliser avoir été capable de telles envolées lyriques.
Aurais-je vieilli ?
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BioHazard

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 22:37

Bon, c'est pas tout ça, mais il faut s'y remettre quand même !
Trêve de nostalgie, retour aux affaires... (Trump sort de ce corps)

Alors oui, c'est bien vrai, le VIH a besoin d'un co-récepteur à la surface des lymphocytes T4 pour le contaminer, y injecter son génome et se servir de la machinerie cellulaire pour se reproduire jusqu'à épuisement total des ressources des lymphocytes infectés. Le récepteur principal à la surface des lymphocytes est le CD4, mais il n'existe pas un seul co-récepteur. Certes, le co-récepteur dominant en terme de "tropisme" est le CCR5 mais ce n'est pas le seul. Un second co-récepteur peut être ciblé par le VIH pour infecter les lymphocytes et celui-ci répond au doux nom de CXCR4. En fait, c'est la souche contaminante de VIH et pas les lymphocytes qui va déterminer quel co-récepteur est nécessaire à l'infection. Je ne parlerai ici que du VIH-1 pour éviter d'ajouter de la complexité à un sujet déjà particulièrement complexe.
La multitude de souches de VIH-1 a donc la capacité d'infecter les lymphocytes T4 en fonction de son tropisme. Trois cas de figure ont été répertoriés jusqu'à ce jour :
- tropisme CCR5 "pur" : environ 80 % des souches de VIH-1 entrent dans ce cas de figure, le plus "classique". Ce co-récepteur CCR5 est ciblé par le maraviroc, antirétroviral de la classe des inhibiteurs d'entrée qui a prouvé sa capacité à réduire drastiquement la capacité du VIH à infecter des lymphocytes sains.
- tropisme CXCR4 "pur" : environ 15 % des souches de VIH-1
- tropisme mixte CCR5/CXCR4 : environ 5 % des souches de VIH-1
Pour ajouter à cela, il faut noter que l'expression du CXCR4 à la surface des lymphocytes est extrêmement variable d'un individu à l'autre, dépendant de facteurs tant génétiques qu'environnementaux.
Pourquoi les différentes souches de VIH-1 présentent-elles des tropismes variables ? Pour cela, il faut se pencher sur la capside, l'enveloppe du virus, qui comporte deux protéines majeures, glycosylées (c'est-à-dire présentant des motifs glucidiques complexes) ou glycoprotéines codées par le gène env contenu dans le génome viral. La plus volumineuse d'entre elles, la gp120 (pour 12 kDa) est responsable de la liaison au récepteur CD4. La seconde glycoprotéine, gp41, se lie, elle, au co-récepteur et provoque la formation du complexe de fusion avec la membrane plasmique des lymphocytes. La gp41 est sujette à une forte variabilité, ses principales mutations conditionnent donc le tropisme du VIH.

Maintenant que le décor est planté, il est vrai que le gène codant pour le co-récepteur CCR5 est susceptible de connaître des mutations qui le rendent peu ou complétement incapable de se lier à la gp41 des souches virales infectantes. Toutefois, une seule mutation se révèle parfaitement radicale, et , cerise sur le gâteau, l'heureux gagnant doit être porteur homozygote de cette mutation constitutive sous le nom de code digne de Chuck Norris : delta32. Bref, si un individu hérite de chacun de ses parents un gène codant pour le CCR5 delta32 et que celui-ci se trouve exposé à un virus tropique au CCR5, il sera quasiment certain (on est jamais sûrs de rien avec cette saleté) de ne pas contracter l'infection.

Mais le problème dans tout ça... c'est que les individus delta32 +/+ sont encore moins fréquents que les trèfles à 4 feuilles dans les steppes sibériennes ! Moins d'un pourcent de la population générale est porteuse homozygote de cette mutation et le pire dans tout ça... c'est que les heureux lauréats l'ignorent complétement !

Bon alors quid maintenant de l'espérance de vie de ces rares individus comparés au reste de la population ? Autant vous le dire tout de suite, l'étude ayant conclu que les mutants delta32 +/+ non contents d'ignorer qu'ils ont la chance de pouvoir tremper leur biscuit sans plastique dans le premier bordel de Naïrobi (au moins ils sont certains que les souches de VIH locales sont essentiellement tropiques au CCR5) vont malheureusement ravaler leur bulletin de naissance plus vite que leurs petits copains obliger de passer par la case caoutchouc, me paraît complétement fumeuse !
Afin d'obtenir la puissance statistique nécessaire pour arriver à ce genre conclusion, il faudrait réunir ces deux conditions :
- procéder au typage génétique de milliers de personnes sélectionnées parfaitement au hasard dans la population générale, loin de toute considération sanitaire ou de prise en charge hospitalière, et bien sûr dans plusieurs pays, ça fait plus classe. Sachant que le typage génétique du CCR5 est loin d'être une procédure standard et que celui-ci est particulièrement coûteux, je laisse imaginer à chacun d'entre vous le budget nécessaire. Personnellement, je doute que Bill Gates soit prêt à financer ce genre d'étude qui ne sert en rien à faire avancer le schmilblick.
- suivre les personnes incluses dans l'étude sur une période d'au moins vingt ans afin d'espérer prendre en compte les accidents de la vie et autres facteurs de morbidité susceptibles d'entrer en compte dans un analyse de morbidité/mortalité. Sans compter que, pour aller au bout des choses, il faudrait mener cette analyse de façon stratifiée sur l'âge (par classe d'âge) et de façon multivariée afin de déterminer l'influence de tous les facteurs de morbidité et mortalité réputés indépendants du type de CCR5 (alcoolisme, tabagisme, athérosclérose, cancer, diabète, hypertension...).
Bref, si l'on prend en compte tous ces facteurs et que l'on considère les variations socio-culturelles d'un point de vue géographique, la taille de l'échantillon à prendre en compte pour ce genre d'analyse nécessite plusieurs dizaines de milliers d'individus !
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narduccio




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeVen 13 Sep 2019 - 22:42

Bon retour Wink
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Le Vieux

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 12:03

Heureux de te lire à nouveau, on se sentait un peu seul.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 12:20

Salut

Biohazard a écrit:
Bref, si l'on prend en compte tous ces facteurs et que l'on considère les variations socio-culturelles d'un point de vue géographique, la taille de l'échantillon à prendre en compte pour ce genre d'analyse nécessite plusieurs dizaines de milliers d'individus !

C'est un problème qui touchent tous les domaines d'applications, ainsi, pour déterminer les causes d'un cancer, on ne peut que s'appuyer sur des statistiques, si pour certaines formes de cancers il est relativement aisé de désigner la cause, comme le cancer des poumons lié à la tabagie, il devient plus difficile de lié certains cancers avec l'usage des pesticides, domaine ou il existe des contestations, bien que généralement, ces contestations sont  souvent l'oeuvre d'organismes liés à des sociétés qui promeuvent ces pesticides.

Le Vieux
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 12:59

Le Vieux a écrit:
il devient plus difficile de lié certains cancers avec l'usage des pesticides, domaine ou il existe des contestations, bien que généralement, ces contestations sont  souvent l’œuvre d'organismes liés à des sociétés qui promeuvent ces pesticides.

C'est plus compliqué, et il y a une dose de dogmatisme de tous les cotés. Prenons l'exemple plus ancien des abeilles. Quand les abeilles ont commencé à mourir en masse, les apiculteurs ont tout de suite impliqué certains produits, surtout des pesticides. Après des années de batailles, ces produits ont finalement été interdits. Est-ce que la mortalité des abeilles a diminuée ? Non, car entretemps on s'est rendu compte que les scientifiques qui disaient que le cas était complexes avaient raison. Oui, ces produits fragilisaient les abeilles, mais celles-ci subissaient aussi tout un tas d'autres attaques, qui n'ont pas cessées. Au point où on commence à s'inquiéter pour la production de miel de l'année prochaine. Elle sera loin de couvrir les besoins.

vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Tableau-recolte-et-import-miel-1-768x487

Mais, certains rappellent que dans les années 50-60, il y avait nettement moins d'abeilles en France, surtout à cause du type de plantes cultivées. Et que les pesticides utilisées dans les années 90 étaient très peu respectueux de l'environnement. Mais, les pesticides actuels sont plus efficaces (trop, peut-être).
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BioHazard

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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 15:01

Je ne peux que partager ton avis mon cher Vieux ! Mais, loin de renier tout impact de l'utilisation de pesticides agricoles dans l'accroissement parfois vertigineux de la prévalence de certains cancers, force est de constater encore à notre époque qu'un facteur humain majeur est passé sous silence dans la plupart des études épidémiologiques portant sur le cancer. Ce facteur humain, c'est le facteur psychologique compliqué de ses composantes sociologiques, émotionnelles, culturelles et ethnologiques. Mais comment en vouloir aux chercheurs alors ces facteurs sont hautement subjectifs ou difficilement quantifiables en termes de proportions mesurées. Mais le fait est là, il est criant de vérité pour les praticiens du quotidien et les chercheurs cliniciens. De même, combien d'entre nous ont entendu parler dans leur famille, leur entourage, ou les médias de cas de cancer liés à un choc émotionnel, un trouble psychologique ou psychotraumatique ? Pour obtenir une idée précise de chaque cas, il faudrait non seulement se pencher sur ses antécédents médicaux au long cours mais également proposer à chaque sujet une psychothérapie qui permettrait d'établir un historique exhaustif des circonstances psychologiques et émotionnelles qui ont accompagné la personne tout au long de sa vie. Certes, nous disposons d'outils, de questionnaires, d'échelles mais tous ces outils ont pour faiblesse de n'apporter qu'un cliché imparfait à un instant t qui passe sous silence les blessures, les tabous, les phobies, les déceptions profondes... Quand j'aperçois un questionnaire de qualité de vie parmi les outils expérimentaux d'un projet de recherche clinique, je ne peux m'empêcher de sourire car il n'existe aucun référentiel temporel valable.
D'ailleurs, le contexte psycho-émotionnel n'impacte pas seulement la prévalence de nombreuses formes de cancer, mais ces paramètres entre en ligne de compte d'un nombre incroyable de pathologies. Le syndrome des coeurs brisés, loin d'être une légende romantique est bien réel, mais on pourrait aussi parler d'une très forte proportion des cas de diabète non insulino-dépendant, des maladies auto-immunes (un nombre incroyable de maladies auto-immunes se révèle à la suite d'un choc psychologique), de certaines pathologies neurodégénèratives... L'un des exemples les plus frappants d'influence des conditions psycho-affectives concerne le syndrome de Marie-Antoinette également connu chez nos amis anglo-saxons sous le nom de syndrome de Thomas More. Ces deux personnages qui ont chacun marqué à leur façon leur époque partagent au moins un point commun, celui d'avoir été condamné à mort, et tous deux ont vu en une nuit la couleur de leur cheveu passer au blanc sans qu'aucune autre explication rationnelle puisse être invoquée.

Pour en revenir aux pesticides, sujet d'actualité brûlant, tu m'offres ici une tribune pour exprimer ma profonde ulcération face à l'application bête et méchante de lois idiotes dans un pays qui s'enorgueillit encore parfois de privilégier la raison. Je ne peux rester froid quand je lis les réquisitions de jugements administratifs où l'intérêt financier l'emporte même sur le principe de précaution sanitaire. Mes quelques notions juridiques me laissaient penser que les magistrats ont parfois le devoir de passer outre le carcan rigide de la loi quand prime l'intérêt du plus grand nombre, surtout quand il s'agit d'appliquer des lois désuètes dont les fondements scientifiques et juridiques ont depuis longtemps remis en question. Encore une fois j'étais trop naïf, emprunt de cet idéalisme qui me colle à la peau depuis le lycée. Les arrêtés pris par certains maires courageux plus soucieux du bien-être de leurs administrés que des perspectives d'élections à venir ont été cassés par l'invocation d'un rapport ignominieux de l'ANSES dont les pseudo-fondements scientifiques reposent sur des études américaines menées au début des années 1980, on croit rêver ! (ou serait-ce un cauchemar ?).
Je rappelle qu'à l'époque où ces études ont été menées, à part le glyphosate, peu de pesticides et autres fongicides utilisés actuellement par nos amis agriculteurs étaient disponibles sur le marché. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le Plan Marshall, la sécurité a été sacrifiée sur l'autel du rendement, de la productivité à outrance. Les multinationales grainetières et pétrochimiques (souvent les mêmes et d'origine américaine) ont obtenu des gouvernements le monopole absolu de la vente de semences avec lesquelles un nombre croissant de pesticides, herbicides et fongicides doivent être utilisés. En France, comme dans de nombreux autres pays, un agriculteur ne peut utiliser sur ses terres plus de 10 % de semences "locales" sous peine d'amendes record.
Parmi les études américaines prises en compte par le rapport de l'ANSES, comment ne pas avoir la nausée quand on apprend que celles-ci ont été financées par le géant américain Dow Chemicals qui a constitué un empire financier en devenant l'un des deux fournisseurs (avec Monsanto) de l'agent orange à l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam. C'est également à Dow Chemicals que nous devons la tristement célèbre catastrophe de Seveso et la majorité des cas d'empoisonnement à la dioxine au cours de la période 1960-1980. Depuis plusieurs années, les ministères de tutelle et de la recherche font le pressing sur les médecins et les chercheurs pour soi-disant mettre fin aux conflits d'intérêt avec l'industrie. Des lois obligeant médecins et chercheurs à déclarer toute activité subventionnée par le secteur privé ont été mises en place suite à de nombreux scandales de publications scientifiques bidon orchestrées, financées ou commanditées par des multinationales de l'industrie pharmaceutique et pétrochimique. Notre gouvernement actuel qui se voulait exemplaire n'hésite pas à se cacher derrière des rapports et des études ou transparaît de façon flagrante l'influence des lobbies industriels. De nos jours, l'influence des complexes industriels est plus insidieuse que jamais, les couloirs des assemblées et des ministères sont infiltrés par les lobbyistes, les restaurants autour du Palais Bourbon et du Sénat bourdonnent des discussions autour des tables payées par les géants de l'industrie pour accueillir nos parlementaires. Les agences gouvernementales ne ferment pas non plus la porte aux géants de l'industrie, il suffit de voir pour cela les colloques, commissions, conférences sponsorisés par les grandes firmes industrielles qui, par le poids des financements et des intérêts commerciaux imposent une sourdine dérangeante sur le contenu des échanges.
Encore une fois, tout cela n'est pas nouveau, l'histoire contemporaine fourmille d'exemples tous plus dérangeants les uns que les autres. Il est difficile d'oublier les campagnes de dénigrement des experts scientifiques indépendants menées par les géants de l'industrie du tabac, Marlboro et Philip Morris en tête, finançant des études truffées de biais et de parti pris pour montrer que, selon eux, non seulement la cigarette n'était pas cancérigène, mais que, comble du cynisme, la consommation de tabac pouvait s'avérer bonne pour la santé et le moral. Politiques et gouvernements se sont trouvés muselés, pieds et poings liés par le poids de ces géants de l'industrie dans le financement des campagnes électorales, et pas seulement aux Etats-Unis. Pire encore, loin de faire semblant d'ignorer la supercherie, des gouvernements dont celui du président américain Ronald Reagan ont été les complices volontaires d'une catastrophe sanitaire mondiale avec pour seule ligne d'intérêt, celle du profit sans limite.
Ne voyez pas en moi un néo-communiste ni un anarchiste, de même je ne nourris aucune ambition politique mais la technocratie, cette pseudo-élite formée dans des écoles ultra-élitistes dont les enseignants ne connaissent rien à la véritable société civile, et qui remplit les bureaux des ministères, dont l'arrogance ne le dispute qu'à l'incompétence, nous entraîne chaque jour un peu plus vers un point de non-retour.

"Si voter ça changeait quelque chose, bien y a un bout de temps que voter ça serait interdit." (Renaud Séchan)
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 20:45

Salut

Biohasard a écrit:
Ce facteur humain, c'est le facteur psychologique compliqué de ses composantes sociologiques, émotionnelles, culturelles et ethnologiques.

De fait, on soigne bien la maladie, mais rarement la cause, combien de médecins ont interrogé leurs patient sur leur manière de vivre ? à mon avis assez peu. C'est peut être une des raisons du succès des médecines dites parallèles, ou le pseudo médecin prend le temps d'écouter son patient (peut-être pour certains juste pour connaitre son compte en banque Twisted Evil  ) et parfois, l'effet placebo  marche. D’où l'importance du médecin de famille qui connait, en principe, le mode de vie de ses patients, mais bon, ces généralistes parfois (souvent ?) surchargés ont certainement bien difficile de porter un diagnostic correct en fonction du mode de vie, le plus souvent, presque au pif, il envoie son client vers un spécialiste, se déchargeant ainsi d'une possible erreur, tout à fait humaine de sa part.

Biohasard a écrit:
Les arrêtés pris par certains maires courageux plus soucieux du bien-être de leurs administrés

Il y va aussi de leur responsabilité, d'avoir laissé construire dans des lieux ou ils n'auraient pas du, mais avaient-ils  toujours le choix ou avaient-ils à leur disposition tous les éléments nécessaires afin de protéger aussi bien l'outils de travail de leurs agriculteurs que de tous les administrés et de prendre les décisions en conséquence ? Je ne le crois pas.

Biohasard a écrit:
Je rappelle qu'à l'époque où ces études ont été menées, à part le glyphosate, peu de pesticides et autres fongicides utilisés actuellement par nos amis agriculteurs étaient disponibles sur le marché.

Pauvres agriculteurs, on maintient leurs tête sous l'eau et on les réprimande parce que ils éclaboussent, alors qu'ils sont les premiers à subir les conséquences de l'incurie, du je-m’en-foutisme  voir  de l'ignorance des édiles et des gouvernements sans oublier de la cupidité des grandes surfaces, des société agro-alimentaires, des dirigeants des pays en voie de développement qui abusent de leur propre population pour faire moins cher. Quant on pense, à ce que j'ai entendu,qu'un agriculteur fait son mois avec à peine 600 euros après toutes dépenses  pour son outil déduite.

Biohasard a écrit:
Ne voyez pas en moi un néo-communiste ni un anarchiste

Mais si, mais si Laughing mais cela ne nous dérange vraiment pas, du moins moi.


Biohasard a écrit:
nous entraîne chaque jour un peu plus vers un point de non-retour.

Je crains fort que nous y soyons déjà, je ne veux pas être pessimiste mais il devient de plus en plus difficile de rester optimiste sur l'avenir de l'humanité.
Pendant, que nous observons des initiatives de la part de quelques citoyens, toutefois, plus nombreux chaque jour, mais pendant que l'on ramasse une canette d'un coté, un camion en verse un container de l'autre, ce n'est qu'une image bien entendu.

Ce que je trouve déplorable, c'est qu'il existe des personnes, que j'estime être des vrais penseurs,  envers qui j'avais du respect, tel que Michel Onfray, mais de le voir écrire sur la personnalité même de la jeune Greta Thunberg, je suis tombé de haut. Il aurait critiqué son  discours, j'aurai trouvé cela normal et même très sain, même si je n'aurai pas été en accord avec lui, mais là, il m'a fortement déçu, c'est quoi la folie qui a prit l'humanité, les plus grands pays du monde sont dirigé par des imbéciles, des dictateurs, des anti-démocrates, Trump, Putine, Jinping, Erdogan Netanyahu, Bolsonaro, Johnson, Salvini et j'en oublie.

Mais qui a donc ouvert les portes de l'enfer pour laisser échapper autant de démons

Le Vieux.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeSam 14 Sep 2019 - 21:38

Mon cher Vieux, dans la liste des dirigeants crétins et irresponsables, je crains tu n'aies oublié le nôtre... Micron Ier, roi des zôtres, de ceux qui se revendiquent trop intelligents pour être compris du commun des mortels dont nous faisons partie. L'Amérique de Trump fait froid dans le dos mais la condescendance et l'indécence de nos dirigeants me donne des hauts-le-coeur. Ceux qui devaient sauver la France, qui ont fait miroiter à un peuple assoiffé de belles paroles et de promesses mirifiques dignes d'un Vatican d'opérette, se révèlent aussi vides qu'une calebasse, incultes et ignorants du quotidien des français une fois sortis des beaux quartiers parisiens, reconnaissant tout juste qu'il faut gagner au minimum 10 000 Euros par mois pour espérer s'offrir un appartement dans les quartiers où leurs principaux voisins sont les familles de potentats pétroliers du golfe persique et autres parvenus de républiques bananières sub-sahariennes. Se sont-ils un jour écoutés ces imbéciles boursouflés de suffisance et de bêtise, ces cuistres dégénérés tout frais démoulés de ces écoles dites supérieures sensées former l'élite alors qu'elles ne font qu'accroître promotion après promotion les rangs de la honte de la Nation ?

Mais soyons quand même réalistes, ne portons pas l'intégralité des responsabilités sur les épaules des hauts fonctionnaires dont l'altitude dans les étages des ministères est inversement proportionnelle au nombre de synapses dans leurs petits cerveaux rabougris. Les principaux responsables de la déliquescence de notre pays, de notre société à plus large échelle, c'est bien nous, hélas. Nous nous sommes laissés égarer, abuser, manipuler par des organes et des moyens de communication toujours plus efficaces de propagande que ne désavouerait pas le cher Dr Goebbels lui-même ! Alain Peyrefitte, ancien ministre de l'information (et de la censure, mais ne le répétez pas) du regretté Général de Gaulle doit s'en retourner dans sa tombe. Nous nous sommes laissés enrober dans la guimauve, une conjuration de bénis oui-oui où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, en ayant au passage une pensée émue pour l'inénarrable Jean Yanne. Nous avons multiplié les tabous, les interdits de langage, bienvenue dans le paradis écoeurant de la bienpensance, de la pensée unique, but ultime jamais atteint par les plus acharnés des bolcheviks. Les associations dont le but officiel de protection des minorités révèlent chaque jour le visage de sangsues, profitant de chaque opportunité pour réclamer des dommages et intérêts au premier auteur d'un "dérapage" de langage. Comment ne pas regretter la grandiloquence d'un Coluche, la verve géniale d'un Pierre Desproges, l'irrévérence d'un Guy Bedos ? Aujourd'hui, il nous faut être stéréotypés, monolithiques, lisses, et dans l'idéal pour nous pauvres humains de genre masculin, expurgés de nos petites hormones pour faciliter la parité. Encore une belle hypocrisie pour satisfaire l'électorat féminin... Mais qu'en est-il dans le privé, dans l'intimité du couple ? Notre destin serait-il de nous soumettre à des femelles castratrices pour assurer l'équilibre ? Je n'ai rien contre l'égalité hommes-femmes, je n'ai aucun argument contre le droit de vote et le travail des femmes, au contraire je trouve cette interaction quotidienne stimulante et émulatrice. Devrons-nous un jour avoir honte de notre genre car les hormones de certains de nos homologues les ont poussé à commettre des actes immoraux, répréhensibles, dégueulasses ? Je ne nie pas qu'hélas les statistiques criminelles jouent contre nous, mais devons-nous porter la croix de ce passé peu reluisant ?
Je rêve d'une société dans laquelle chacun d'entre nous pourra s'assumer tel qu'il est, sans honte, sans avoir à s'excuser de ce qu'il ou elle est ? Quel avenir pour une société qui remet en question les fondements même d'une langue qui est sensée l'unir ? L'écriture inclusive fut une passion heureusement transitoire mais comment ne pas trembler devant cette tentative extrême de normaliser, lisser dans ses confins une société qui peine à se trouver une identité malgré son histoire et le melting-pot culturel dont elle résulte.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeDim 15 Sep 2019 - 0:24

Pour faire suite à ma diatribe, je voudrais malgré tout rassurer les membres féminins de ce forum ainsi que nos lectrices anonymes. Certes, je désapprouve le lissage de notre société au nom d'une parité illusoire, mais je ne suis certainement pas misogyne, et, aux dires de mes proches, je n'ai aucune tendance machiste. Je reconnais être misanthrope sous certains aspects, adepte du fameux précepte "pour vivre heureux vivons cachés". Pour tout vous dire, je fuis la foule et la médiocrité, ne me reconnaissant pas dans ce qui m'entoure, ne partageant pas les opinions policées et rejetant de façon épidermique toute forme d'extrêmisme. Le conformisme, le stéréotype, le bienpensance sont autant d'allergènes qui provoquent en moi un urticaire intellectuel. Au morne paysage de notre société, je crie "vive la différence", à commencer par tout ce qui différencie hommes et femmes. Je ne mets pas pour autant de côté les personnes transgenres ou intersexuées, elles participent de la variété des caractères, des sensibilités qui sont nécessaires à notre quotidien. Le formatage des consciences, c'est l'abâtardissement à plus ou moins long terme de notre civilisation. Chacun devrait pouvoir être libre de s'exprimer, de se comporter, de penser sans avoir à craindre systématiquement que les gardiens de la pensée unique viennent faire le procès de nos prétendues déviances. Pourtant j'entends déjà ceux qui m'opposeront que nous ne saurions tolérer les propos racistes, antisémites, homophobes, négationnistes, et autres extrêmismes religieux, et je partage leur avis bien sûr. Mais les gouvernements successifs, dans leurs politiques éducationnelles prétendument novatrices ont fait une croix sur le développement de l'esprit critique, sur la réflexion philosophique, sur l'histoire et l'apprentissage de ses conséquences. Nombre de mes anciens collègues enseignants universitaires et moi-même avons pu constater ces dernières années cette véritable fuite en avant d'une jeunesse qui a perdu ses repères, qui s'engouffre dans un futur sans comprendre le présent. La Science, quel que soit son domaine d'application, c'est avant tout l'observation à partir de laquelle doit se développer une critique constructive pour parvenir à une évolution. Malheureusement, les nouvelles générations ne prennent plus le temps d'observer, comme blasées par une réalité décevante. Cette vie 2.0 dans laquelle se projettent les nouvelles générations leur fait perdre le lien avec la réalité. A l'époque où l'accès à la connaissance, au partage des savoirs à l'échelle planétaire n'a jamais été aussi facile, on se rend compte de l'appauvrissement individuel, car la conscience collective véhiculée par les autoroutes de l'information se base avant tout sur des canaux d'information instantanée invérifiables, ces fameux réseaux sociaux dont les politiques usent à outrance à but d'intoxication, de désinformation ou de manipulation.
L'appauvrissement culturel, le manque d'esprit critique, la désinformation quotidienne et la violence conjugués au délitement de la cellule familiale perturbent l'édification des limites éthiques de l'individu et de la société à laquelle il participe. Churchill disait qu'une société qui oublie son passé n'a aucun avenir, je pense qu'il était loin d'imaginer la situation dans laquelle nous nous trouvons et, tout comme toi mon cher Vieux, il serait particulièrement pessimiste pour l'avenir.
Alors je crie vive la différence ! Il nous faut des hommes, des femmes, des trans, des hétéros, des gays, des lesbiennes, des jaunes, des noirs, des blancs, des musulmans, des juifs, des chrétiens, des bouddhistes... Laissons nos semblables penser, imaginer, débattre pour tenter de faire évoluer notre civilisation, loin des dogmes et de toute tentative d'appropriation des consciences par une minorité prédatrice.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeLun 16 Sep 2019 - 8:41

Salut

Biohasard a écrit:
mais je ne suis certainement pas misogyne, et, aux dires de mes proches, je n'ai aucune tendance machiste. Je reconnais être misanthrope sous certains aspects, adepte du fameux précepte "pour vivre heureux vivons cachés".

Quoi qu'il en soit, on est ce que l'on est et tant que nous n'en avons honte, autant continuer d'être ce que l'on est, et quand bien même que nous voudrions changer, je puis dire par expérience personnelle,que c'est quasi mission impossible, mais quasi ce n'est pas encore tout à fait. :-

Biohasard a écrit:
la foule et la médiocrité

Assez bizarrement, si la foule est médiocre, sur ce point je partage ton avis, mais si l'on prend chaque individu qui la compose séparément, l'on peut s'apercevoir qu'il est moins médiocre que l'on aurait pu le croire.

.
Biohasard a écrit:
Pourtant j'entends déjà ceux qui m'opposeront que nous ne saurions tolérer les propos racistes, antisémites, homophobes, négationnistes, et autres extrêmismes religieux, et je partage leur avis bien sûr.

Je pense que nous sommes tous plus ou moins raciste, 'l'important n'est pas de l'être mais bien de le reconnaître et de se soigner, et cela on le peut, car pour la plupart d'entre nous, le racisme est une simple manque d'habitude de voir la différence.

Biohasard a écrit:
Mais les gouvernements successifs, dans leurs politiques éducationnelles prétendument novatrices ont fait une croix sur le développement de l'esprit critique, sur la réflexion philosophique, sur l'histoire et l'apprentissage de ses conséquences. Nombre de mes anciens collègues enseignants universitaires et moi-même avons pu constater ces dernières années cette véritable fuite en avant d'une jeunesse qui a perdu ses repères, qui s'engouffre dans un futur sans comprendre le présent.

Ici, je me pose une question très personnelle, "pourquoi moi, je pense avoir l'esprit critique ?" alors que je n'ai eu ni parent ni éducation particulière à cette forme de pensée, à savoir, ne rien prendre pour argent comptant de ce que j'entend ou je lis. Sans doute, est-ce du à un long cheminement, qu'il serait fastidieux d'énumérer le parcours, mon esprit critique, n'est plus celui de ma jeunesse, il a évolué et évolue encore.

Biohasard a écrit:
a violence conjugués au délitement de la cellule familiale perturbent l'édification des limites éthiques de l'individu et de la société à laquelle il participe

La violence a toujours existé, mais elle était tue, les femmes et le enfants, par le passé n'ayant pour ainsi dire aucun droit, avaient bien des difficultés pour se défendre. Quant au délitement de la cellule familiale, je pense qu'il existe plusieurs facteurs à ce délitement,à savoir les difficultés de vivre ensemble, à accorder une trop grande importance à la sexualité dans l'amour et pas assez dans le reste du temps, à ne pas savoir se contenter de ce que l'on a, et sans aucun doute à bien d'autre choses.

Biohasard a écrit:
Il nous faut des hommes, des femmes, des trans, des hétéros, des gays, des lesbiennes, des jaunes, des noirs, des blancs, des musulmans, des juifs, des chrétiens, des bouddhistes..

Tu as oublié les athées Smile j'ai appris beaucoup de chose grâce à eux, je trouve dommage,que ceux qui se prétendent croyants ne perçoivent pas l'importance du doute ou de la remise en question de sa propre foi, bien que pour moi, la réponse est claire, avoir peur de la remise en question, prouve que la foi est une foi est de façade ou alors très tiède voir vacillante ou dénuée de toute spiritualité, et d'une peur du vide qui pourrait s'en suivre.

Le Vieux.


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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMar 17 Sep 2019 - 22:37

Salut

Pour en revenir sur le sujet principal c.a.d le VIH, on vient justement d'en parler dans les médias, ce serait une avancée dans la découverte ou se cachait ce virus.

Voir lien ici

Citation :
Des chercheurs de l'UZ Gent ont franchi une étape importante vers l'éradication du VIH à long terme et la guérison du sida, en découvrant sa cachette, son réservoir viral. Le virus est contrôlé aujourd'hui grâce à des inhibiteurs de VIH, mais une rechute intervient en cas d'arrêt de prise de traitement car une petite quantité de virus reste toujours présente dans le corps du patient. Avec cette découverte, les scientifiques espèrent à terme pouvoir éliminer le virus.

Les personnes atteintes du virus du sida peuvent mener une vie relativement normale grâce aux derniers antirétroviraux. Cependant, un "réservoir" viral subsiste dans le corps, une charge virale jusqu'ici indétectable, où le VIH est en état latent. "Il se cache dans des cellules spécifiques du corps et reste donc sous le radar", expliquent les chercheurs Marie-Angelique De Scheerder et Linos Vandekerckhove. "Mais lorsque le patient interrompt la prise d'inhibiteurs du VIH, le virus peut ressurgir à partir de ces cellules et provoquer une poussée de la charge virale, un rebond viral."

Cette découverte scientifique, présentée mardi à Gand, pourra aider à approfondir les recherches sur le VIH. "Nos travaux ont montré que, contrairement à ce que l'on pensait jusqu'ici, les cellules immunitaires qui se divisent activement sont co-responsables de ce réservoir viral. Ils montrent en outre que le rebond viral ne provient pas d'un seul organe ou type de cellule spécifique mais bien de différents types de cellules et parties du corps, comme le sang, les ganglions lymphatiques et le tissu intestinal."

Onze patients séropositifs volontaires ont participé à l'étude et chacun a dû subir des examens approfondis. Des échantillons ont dans une première phase été prélevés. Dans un second temps, leur traitement a été interrompu. Les patients ont été étroitement surveillés.

Lorsque le virus effectuait un retour, il a été comparu avec celui des échantillons prélevés dans les différentes cellules et parties du corps, afin d'identifier le lieu où se cache le virus résiduel.

Plus de 37 millions de personnes sont atteintes du virus du VIH et environ tout autant d'autres y ont succombé depuis sa découverte en 1981. Le sida n'est aujourd'hui plus considéré comme maladie mortelle mais est plutôt catalogué comme "maladie chronique", grâce aux nouveaux traitements, qui restent toutefois onéreux. Et comme le système immunitaire reste atteint, les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer sont donc plus élevés chez les patients séropositifs.

Le Vieux
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Steph




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMer 18 Sep 2019 - 10:06

ont été comparu Very Happy

Je salue Biohazard au passage. Bienrevenue!
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeJeu 19 Sep 2019 - 1:29

Bonsoir à toutes et à tous et merci à l'ami Steph !

Comme toujours notre Vieux est à la pointe de l'actualité scientifique, il aurait pu être un sacré journaliste scientifique et sans doute plus avisé que ceux qui travaillent dans les rédactions de la plupart des quotidiens et hebdomadaires généralistes...

En effet, l'article publié par l'équipe de l'université de Gand marque une avancée majeure dans la recherche thérapeutique vers l'éradication du VIH. Je n'ai pas eu le temps de faire l'historique de nos discussions passées sur ce thème, mais il me semble bien qu'il y a plusieurs années, je vous informais travailler justement sur ce sujet. En 2008, la communauté scientifique internationale faisait un triste constat d'échec après les résultats parfois désastreux des essais de vaccination tant préventifs (pré-infection) que thérapeutiques (post-infection) anti-VIH. La notion de réservoir viral quant à elle n'est pas nouvelle, elle est apparue avec l'application des premières multi-thérapies (bi- puis tri-thérapies) chez les patients séropositifs. Ces traitements combinés associent plusieurs classes pharmacologiques sensées verrouiller plusieurs étapes de la réplication du VIH dans les cellules infectées. Depuis la mise sur le marché en 1991 de la première classe thérapeutique anti-VIH spécifique et efficace, les anti-protéases, 4 autres classes ont été admises sur le marché jusqu'à ce jour, avec les plus récentes étant les anti-intégrases et les inhibiteurs d'entrée comme le maraviroc, anti-CCR5 dont je vous ai récemment parlé.
Les traitements anti-VIH combinés sont à l'origine d'une véritable révolution dans la prise en charge, comme l'indique l'article cité par notre Vieux national, l'infection à VIH est passé de maladie mortelle à maladie chronique. Mais on ne saurait ce satisfaire de ce qui ne saurait être considéré, au mieux, comme une avancée. Depuis 1991 et la mise sur le marché progressive de traitements, bien souvent grâce à des procédures accélérées d'autorisation, nous ne disposons encore de nos jours que de données parcellaires sur la toxicité au long terme des anti-rétroviraux. Il ne faut surtout pas perdre de vue le fait qu'une personne infectée devra bénéficier au plus vite dès le diagnostic de son infection d'un traitement adapté qu'il devra observer strictement toute sa vie, c'est-à-dire pendant des dizaines d'années. Et, même si l'on considère aujourd'hui, sur la base de projections établies sur l'observation de cohortes de patients, que l'espérance de vie des personnes séropositives est désormais presque équivalente à la population générale, il faut garder à l'esprit les effets physiologiques désastreux que les premières anti-protéases ont pu avoir sur les patients les plus âgés, les effets transformants du VIH (le VIH est également pro-oncogène, favorisant notamment le développement de certaines formes de leucémies), et les conséquences de co-infections potentielles chez des individus dont le système immunitaire conserve des cicatrices fonctionnelles (infections à herpès-virus, à CMV, toxoplasmose, tuberculose, hépatites...).
Le réservoir viral, c'est ce sanctuaire où les traitements anti-rétroviraux ont contraint le VIH à se tapir, se cacher, se dissimuler, sans qu'aucun traitement actuel soit aujourd'hui capable de déceler sa présence, de le cibler, ou d'au moins le marquer. Ce réservoir illustre la "malice" de ce virus si tant est qu'on puisse prêter une intelligence à une forme de vie minimaliste qui nécessite la machinerie de son hôte pour se multiplier survivre. Car le VIH, rétrovirus dont le génome à ARN rétrotranscrit en ADN a non seulement la capacité d'intégrer ce génome dans l'ADN de la cellule hôte, mais en plus, le virus a pour cellule hôte le lymphocyte T4 est justement la cellule qui devrait opérer pour assurer son élimination.
Comme vous le savez, les lymphocytes, cellules immunitaires, appartiennent au tissu lymphoïde de nature diffus, disséminé dans l'ensemble du corps, infiltré dans tous les organes, y compris le cerveau. Les lymphocytes, outre leur capacité à migrer d'un compartiment, d'un tissu à l'autre ont par ailleurs la capacité d'involuer ou d'évoluer vers d'autres formes cellulaires intermédiaires. Les investigations du réservoir du VIH chez les patients séropositifs sous traitement menées au cours des dernières années laissaient à penser que ce réservoir est essentiellement constitué de cellules "dormantes", au métabolisme lent, localisées dans des zones profondes propices à leur persistance pendant des dizaines d'années. C'est ainsi qu'est apparue une seconde notion s'appliquant au réservoir, celle de latence. Cette latence se caractériserait pas une réplication virale "à bas bruit" dans les cellules du réservoir, ce mode de réplication permettant la survie des cellules infectées.
Pour revenir sur le contenu de l'article cité par le Vieux, la localisation des cellules du réservoir n'est pas un fait nouveau, de nombreux patients s'étaient déjà prêté à des investigations poussées, jusqu'à autoriser les chercheurs à pratiquer des biopsies profondes, notamment digestives. On sait donc depuis de nombreuses années que l'un des principaux sanctuaires du VIH est le tissu lymphoïde associé aux intestins (gut-associated lymphoid tissue ou GALT), et plus particulièrement au niveau de l'iléon. L'iléon est une zone frontière majeure de l'organisme où s'assure la jonction entre l'intestin grêle et le colon et où le tissu lymphoïde associé assure empêche l'invasion de l'intestin grêle par la flore bactérienne du colon.
Le fait nouveau majeur décrit par l'équipe de Gand réside dans le fait que le réservoir viral est beaucoup plus dynamique qu'on ne le pensait et cette découverte permet de comprendre pourquoi toutes les tentatives d'éradication menées jusqu'à ce jour (et je suis bien placé pour en parler) ont échoué. Car la principale conclusion des essais thérapeutiques interventionnels menés ces dernières années est simple : le réservoir, malgré une mise sous pression anti-rétrovirale due à l'intensification du traitement antirétroviral pour verrouiller l'ensemble des phases de réplication virale, est capable de se régénérer. A partir de ce constat, plusieurs questions se sont légitimement posées aux équipes membres du consortium international "Towards an HIV Cure" :
- le réservoir est-il uniquement constitué de cellules latentes à faible activité de division cellulaire ?
- malgré les explorations fonctionnelles réalisées par le passé, des marqueurs spécifiques restent-ils à identifier pour mieux cibler les cellules infectées constituant le réservoir ?
- une fois les marqueurs identifiés, disposons-nous de l'arsenal pharmacologique adapté ?
Grâce à l'équipe de Gand, la principale question que nous nous posions a désormais trouvé une réponse claire : non, les cellules du réservoir ne sont pas seulement des cellules dormantes. Bien au contraire, du fait des transformations régulières auxquelles sont sujets les lymphocytes et de nombreuses cellules immunitaires, il a pu être mis en évidence que les cellules dormantes initialement identifiées migrent malgré leur latence (elles ne se divisent pas, mais elles bougent). Et quand ces cellules migrent, leurs propriétés changent, elles se transforment et évoluent en cellules à forte activité de division quand elles arrivent dans les organes lymphoïdes majeurs que sont la moëlle osseuse, le thymus, les ganglions et la rate. En fait, le réservoir viral est constitué de cellules à l'activité cyclique d'un point de vue temporel et tissulaire, qui s'auto-entretient à force de se procéder à une forme de clonage naturel une fois que les cellules infectées latentes se mettent à se diviser.
Ces travaux sont fondamentaux car l'exploration dynamique du réservoir ouvre la porte au ciblage des cellules qui le constituent aux différentes étapes de son "cycle" car c'est bien ainsi que l'on doit maintenant considérer le mode de survie du virus et de son réservoir quand les patients sont sous traitements. D'un point de vue moléculaire, nous devrions être en mesure de qualifier les cellules infectées avec plus d'efficacité car de très nombreux travaux menés au cours des 40 dernières années ont permis d'identifier les déterminants moléculaires des principales cellules lymphoïdes à différentes étapes de leur vie, de leur cycle et de leur localisation cellulaire. Toutefois, malgré les explorations extraordinairement pointilleuses menées par nos amis de Gand, il est un compartiment pour lequel nous ne disposons pas de données précises, il s'agit du cerveau. Nous savons par exemple que les cellules microgliales cérébrales sont capables de passer la barrière hémato-encéphalique (BHE) et d'infiltrer d'autres tissus où ils vont se transformer en d'autres types cellulaires de la lignée macrophagique (comme les cellules de Langerhans du foie). Nous avons aussi longtemps pensé que les lymphocytes circulants n'étaient pas capables d'infiltrer le tissu cérébral quand la BHE est intacte, nous nous trompions car il n'est plus rare de déceler des lymphocytes dans des coupes de cerveaux sains. Aussi, si le cerveau constitue l'un des sanctuaires du VIH, comment ferons-nous pour l'atteindre pharmacologiquement sachant que la BHE est imperméable à la plupart des classes pharmacologiques actuellement disponible ?

Comme vous pouvez le constater, malgré les avancées indéniables en termes de connaissance sur la dynamique de la persistance virale chez les patients sous traitements, de très nombreuses questions nécessitent toujours des réponses de plus en plus complexes et nous sommes encore loin d'en avoir fini avec ce satané virus. Et même si l'infection est désormais considérée comme une maladie chronique dans la plupart des pays industrialisés, elle reste encore une maladie mortelle dans de nombreuses zones défavorisées du globe. Et que dire des gouvernements autoritaires niant une réalité souvent dérangeante ? La Chine et la Russie, pour ne parler que d'eux, tardent à publier des statistiques de prévalence fiables car il n'existe aucun programme sérieux de dépistage dans ces deux pays. La Russie représente selon moi l'un des pays les plus inquiétants du fait d'un usage galopant des drogues injectables, d'une pauvreté étendue réduisant l'accès aux traitements adaptés, la marginalisation des personnes LGBT qui peinent même à avoir accès aux préservatifs, l'absence de tout programme de dépistage volontaire ou systématique... Et je ne parlerai pas de l'Inde qui constitue selon moi la principale bombe sanitaire à retardement de l'histoire moderne, catastrophe biologique à venir.
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Steph




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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeJeu 19 Sep 2019 - 9:31

Cher ami virologiste, je pense que tu as confusé l'instant d'une seconde les cellules dendritiques de Langerhans qui se trouvent dans la peau et les macrophages localisés dans le foie que l'on appelle les cellules de Kupffer. Mais je suis sûr que le forum te pardonnera :-)

Sinon, à quoi joues-tu en ce moment? Qu'es-tu devenu exactement? Où travailles-tu?
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeJeu 19 Sep 2019 - 19:49

Décidément, rien ne t'échappe mon cher Steph !
Voilà ce qui arrive quand on pense à deux choses en même temps et que la soirée est bien avancée. Tu as bien fait de me corriger, je voulais en effet parler des cellules de Kupffer en parlant des macrophages intra-hépatiques. Les cellules de Langerhans sont effectivement localisées au niveau du derme et appartiennent également à la lignée lymphoïde, éléments essentiels de la barrière immunitaire constituée par la peau. Leur rôle de Cellules Présentatrice d'Antigène (CPA) suscite l'intérêt des vaccinologues depuis une vingtaine d'années, à la recherche de nouvelles voies d'induction pour des réponses immunitaires toujours plus intenses et surtout plus spécifiques, avec une capacité de mémorisation optimale. A priori, ce n'est pas gagné d'avance car, par essence, notre système immunitaire a curieusement la mémoire courte. Les voies classiques de vaccination utilisées de nos jours (sous-cutanée, intra-dermique, intra-musculaire) ont certes la capacité de déclencher une réponse immunitaire spécifique dont le souvenir sera maintenu sous forme de lymphocytes mémoires mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, notre système immunitaire ne fonctionne pas en mode "tout ou rien", bien au contraire, les réactions de celui-ci et ses capacités de mémorisation dépendent de l'intensité de la stimulation (critère quantitatif) et de la voie de signalisation (critère qualitatif). Un troisième facteur influence le fonctionnement du système immunitaire mais ce facteur est indépendant de l'organisme de l'hôte, il est lié à la nature de l'antigène, c'est-à-dire du facteur contaminant. Pour des raisons que l'on peine encore de nos jours, certains éléments exogènes sont plus immunogènes (capables d'induire une réponse spécifique) que d'autres. Ainsi, parmi l'immense famille des virus, le VIH est l'un des moins immunogènes alors qu'un simple rhume nous en fait voir de toutes les couleurs !
Pour revenir aux facteurs intrinsèques conditionnant la réponse immunitaire, on sait aujourd'hui que la voie cellulaire de signalisation est un facteur fondamental à prendre en compte. De nombreux types cellulaires appartiennent à la catégorie des CPA, on y dénombre pêle-mêle des lymphocytes, des macrophages et des cellules particulières, au capacités macrophagiques mais plus spécialisées encore. Parmi ces CPA spécifiques on trouve les cellules dendritiques ou cellules de Langerhans localisées en grand nombre au niveau des follicules pileux, à l'interface entre l'épiderme et le derme. Cette localisation très spécifique fait que les voies de vaccination classiques sont très peu efficaces dans le ciblage des cellules de Langerhans. Les cellules dendritiques, comme leur nom l'indique, sont dotées de prolongements qui permettent à ces cellules de ramper, de se déplacer par un mécanisme dit de pseudopodisme une fois que celles-ci ont intercepté un agent contaminant. Comme les macrophages, les cellules dendritiques ont la capacité "d'avaler" puis de "digérer" l'agent infectieux intercepté et d'exposer ses déterminants antigéniques (sa carte d'identité moléculaire) à la surface de sa membrane plasmique. Les cellules dendritiques "chargées" gagnent spécifiquement le thymus et les ganglions lymphatiques en quelques heures où elles vont provoquer la sélection d'un clone cellulaire spécifique à l'agent pathogène incriminé. Mais cette réaction immunitaire s'avère particulièrement efficace car les cellules dendritiques, en dehors d'une présentation antigénique identique à celle opérée par les macrophages est renforcée par l'expression à leur surface de protéines-récepteurs et de protéines d'adhésion composant autant de signaux de guidage dans la sélection des clones cellulaires et la constitution des pools de cellules effectrices et de cellules mémoires.
Je n'irai pas dans le détail des cascades de signalisation moléculaires extraordinairement complexes mais s'il ne faut retenir qu'une chose, c'est l'efficacité de la présentation antigénique via les cellules de Langerhans qui peut s'avérer jusqu'à 1000 fois plus immunogène qu'une vaccination "classique". Je vous en ai d'ailleurs peut-être déjà parlé par le passé et je vous ai peut-être dit à l'époque qu'une équipe pluridisciplinaire parisienne avait breveté à la suite d'essais thérapeutiques concluants en 2008 la voie de vaccination transcutanée qui ouvre la voie vers le développement de nouveaux vaccins qui permettront de réduire le recours aux injections de rappel ou qui permettront, grâce à des vecteurs antigéniques de synthèse, de déclencher des réactions immunitaires efficaces pour des agents pathogènes naturellement faiblement immunogènes, comme le VIH par exemple.

Petit clin d'oeil de l'histoire, Jenner, le véritable père de la vaccination, avait, sans avoir les moyens de le savoir, trouvé la meilleure méthode à son époque pour cibler les cellules dendritiques. Edward Jenner, à la fin du 18ème siècle, avait remarqué que les personnes qui avaient contracté la vaccine, une maladie bovine entraînant notamment la formation de croûtes sur la mamelles des vaches contaminées, étaient naturellement immunisées contre la variole, véritable fléau de l'époque dont le virus responsable s'est bien plus tard révélé être un cousin très proche de la vaccine. Pour vérifier son observation, Jenner a réalisé une expérience qui serait aujourd'hui impossible à réaliser si l'on considère les restrictions légales imposées (bien heureusement) à la recherche portant sur la personne humaine. Celui-ci a en effet prélevé des croûtes de vaccine sur des vaches contaminées avant de les réduire en poudre et d'en saupoudrer sur les avant-bras de jeunes paysannes dont la peau avait été préalablement scarifiée (et pas coupée en profondeur). Après avoir déclaré la vaccine, ces jeunes filles ont été mises au contact de personnes souffrant de la variole et, ô miracle, aucune des jeunes femmes "vaccinées" n'a contracté la variole. La scarification consiste à entailler la peau de façon superficielle, à la limite du derme, exposant notamment les follicules pileux où grouillent les cellules dendritiques.

Mais je parle, je parle, et je mets de côté ta question mon cher Steph. Autant te dire que ma situation actuelle est beaucoup moins enthousiasmante que celle que j'ai connu il y a un peu moins de 10 ans. Bien contre mon gré, mon aventure de responsable de recherche anti-VIH est arrivée à son terme faute de financements pour aller plus loin. Au cours des 10 dernières années, les financements publics et privés en faveur de la recherche contre le VIH se sont progressivement taris dans de nombreux pays comme la France, la priorité n'est plus là. On pourrait croire que d'autres aires thérapeutiques considérées plus stratégiques auraient profité des reports de financement, il n'en est rien hélas. Les derniers gouvernements successifs se sont désengagés de la recherche thérapeutique alors que les agences de recherche gouvernementales connaissent depuis 5 ans des périodes de troubles profonds du fait de querelles de pouvoir incessantes et dans un contexte de réduction continue des budgets. Pour ma part, je suis un temps passé par la santé publique pensant pouvoir mettre mes capacités au profit de la cause des maladies rares mais je me suis fourvoyé, tel Icare je me suis brûlé les ailes en approchant de trop près les ministères et leurs hauts fonctionnaires. Comment parler d'humanisme dans un système dénué de toute humanité, où la personne humaine, soignants et soignés ne sont considérés que comme des chiffres au service de statistiques stériles ?
J'ai fait un court retour à la recherche thérapeutique dans un prestigieux institut hospitalier et de recherche, prenant pour argent comptant les belles promesses qui m'avaient été faites au moment de mon recrutement, j'étais loin de m'imaginer l'incompétence et le manque de professionnalisme des responsables, les querelles et les coups bas que certains responsables de département sont capables d'entretenir pour prendre le pouvoir, la souffrance des personnels opérationnels surchargés, incompris et abandonnés à eux-mêmes par leurs managers quand ils ne sont pas harcelés par certains médecins prêts à s'affranchir des règles pour arriver à leurs fins.
Aujourd'hui, je me trouve dans une situation que je ne souhaite à personne, ostracisé par le secteur privé pour m'être un temps rapproché du secteur public (tout en ayant été embauché par CDD éternellement renouvelables de droit privé), et boudé par le secteur public pour avoir essayé, pauvre idéaliste que j'étais, tenté de faire évoluer un système verrouillé par des hauts fonctionnaires dont la seule préoccupation reste de maintenir son siège et ses privilèges au sein d'une administration sclérosée. Aujourd'hui, au regard du ralentissement de la recherche thérapeutique dans notre pays, de la main-mise de jeunes freluquets arrogants sur la gestion des ressources humaines, de la déconsidération de tout un pays pour les chercheurs, du déclassement des ingénieurs en sciences de la vie chaque jour un peu plus obligés de suivre des protocoles et de se plier à la standardisation, je ne me reconnais plus dans un environnement professionnel dont je n'ai pas anticipé l'évolution. A bientôt 42 ans, on me dit "périmé" (sic), me qualifiant même de dinosaure (sic encore une fois) car mes choix professionnels ont toujours été motivés dans le souci de participer à la recherche au bénéfice premier des malades et de leur bien-être. Avec ma compagne, je m'apprête à faire un bond dans l'inconnu, dans un domaine auquel rien ne m'a préparé, ni mon cursus universitaire, ni mon expérience professionnelle et pour tout vous dire, cela me terrifie. Je resterai toujours au fond de moi un scientifique passionné mais je ne me sens plus à ma place dans ce monde professionnel que je ne comprends plus.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeMer 25 Sep 2019 - 0:20

Quel plaisir de te revoir Biohazard ! Very Happy
Tu m'as tellement manqué que j'ai regardé l'intégrale de Docteur House ces dernières années !

Un peu triste quand même que ce ne soit pas qu'avec de bonnes nouvelles. Sad Dans quel domaine inconnu comptes-tu bondir ?

En tous cas, re-bienvenue parmi nous !
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitimeJeu 26 Sep 2019 - 1:27

Bonsoir et un immense merci à toi Yoda pour ce chaleureux message. Je n'avais pas conscience d'avoir manqué à certains d'entre vous.
Au moment où je me suis soudain absenté du forum, je me manquais à moi-même et cela n'était pas dû à mon assiduité aux passionnantes discussions qui sont autant de témoignage de notre passion.
Je me suis laissé submerger par mon travail, j'ai dépassé la limite raisonnable au-delà de laquelle on ne peut plus parler de vie privée mais se rendre compte que l'on est privé de vie. Outre mes activités de management de la recherche, d'enseignement universitaire et mes responsabilités administratives en tant que directeur de la structure promotrice, je n'ai pas su dire non à d'autres sollicitations. Je me suis laissé avoir à un petit jeu sournois, ne pouvant plus dire non, avec pour contrepartie pernicieuse l'abandon progressif de ceux qui m'étaient proches. D'un point de vue affectif, j'y ai beaucoup perdu et j'ai réalisé avec amertume que la compréhension humaine est loin d'être infinie. J'ai également dû constater que mes capacités physiques ne pouvaient pas être indéfiniment mises à contribution. Mon corps m'a progressivement lâché et les problèmes de santé se sont enchaînés avec plus ou moins de régularité.
Après être allé de désillusions en frustrations, après avoir approché de trop près les arcanes politiques de la santé et de la recherche, et considérant la baisse drastique de l'activité de recherche clinique en France au cours des trois dernières années (les lourdeurs de l'administration française décourageant un nombre croissants de promoteurs privés et institutionnels, sans parler de la rapacité de certaines personnes), je suis arrivé à la conclusion qu'à bientôt 42 ans, il n'est peut être pas trop tard pour me reconvertir, changer de voie, me rapprocher de mes racines provinciales, de la terre, de la nature. Je suis physiquement et psychologiquement fatigué de la région parisienne, son stress non contenu, son bruit, son agitation sa violence larvée, sa futilité, son matérialisme forcené et son néant culturel.
Il y a d'autres façons de rendre service aux autres et de se sentir utile à quelque chose, la recherche médicale se remettra bien vite de mon absence, nul n'est irremplaçable dans ce microcosme où je ne me suis jamais retrouvé à ma place. On m'a souvent reproché ma liberté de penser et mon franc parler, il est temps pour moi de reprendre mon destin en main.
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MessageSujet: Re: vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir   vivre avec le VIH ou mourir sans, il faut choisir Icon_minitime

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