En fait ce que nous disons n'est pas si différent que ca mais je dois un peu entrer dans les détails pour éviter les confusions.
La structure du rhinovirus et notamment de sa capside (son "enveloppe extérieure" si tu veux, mais ce terme est déjà réservé pour autre chose) a été beaucoup étudiée et notamment l'intéraction entre la capside et les récepteurs cellulaires (pour l'infection des cellules) ou les anticorps neutralisants (pour la réponse immunitaire).
Les anticorps neutralisants ne reconnaissent pas n'importe quoi dans le virus, mais des parties bien précises qui ont été délimitées avec précision et qui sont répertoriées. En fait, les portions de capside reconnues par les anticorps neutralisants ne sont pas si nombreuses que ca chez le rhinovirus.
1) Sachant cela, on voit que le virus peut muter ce qu'il veut, tant que ces portions spécifiques restent intactes il sera reconnu et éliminé par le système immunitaire.
2) Bien sûr il arrive de temps en temps que ces portions justement mutent, mais notre système immunitaire est très fort et il va tout de même trouver les anticorps qu'il faut pour le neutraliser. Seulement, ils seront différents des autres. Nous aurons donc affaire à un autre sérotype du rhinovirus.
3) A l'heure actuelle on a découvert 102 sérotypes de rhinovirus. Tu as donc 102 chances d'avoir un rhume dans ta vie. En simplifiant un peu.
J'espère avoir été assez clair mais je peux clarifier certaines choses le cas échéant.
J'ai travaillé 3 ans dans le labo d'un gars qui a étudié la capside des rhinovirus pendant toute sa carrière et notamment les interactions entre la capside et les anticorps neutralisants et les récepteurs membranaires. Pour la petite histoire mon travail consistait a faire muter un récepteur minimum afin d'en augmenter l'efficacité. C'était pas du gateau et je suis parvenu in-extremis après 3 ans à trouver une mutation unique qui a augmenté sérieusement son affinité.