Remède de grands mère : de l'empirisme à la réalité.

Nottons que l'ambre à suscité de vives émotions, et a attiré pas mal de personnes sur le sujet. En guise de rédemption, et aussi paradoxal que çà peut paraitre, je vous propose un sujet dédié à tous ces remèdes de grands mères. Certains se sont révélés vraiment dangereux, d'autres restent encore mystérieux, et d'autres ont enfin trouvé explications. Et si on faisait le tour de tous ces trucs et astuces médicaux qui traversent les siècles ?

Salut

J'en connais quelques.

- La limace brune. Mon grand père les faisait fondre dans du sucre de canne et en récoltait un sirop.
- L'ortie urticante serait un remède pour aider les rhumatisants.
- Le miel pour les maux de gorges.
- la graine de lin, trempée dans de l'eau et placé comme cataplasme dans un linge aurait comme propriété de d'extirpé des inflammations.
- le pissenlit gros effet diurétique.
- la graine de lin encore prise par voie orale aiderait les transit intestinal je crois.


Le Vieux

Concernant le miel, steph nous avait fait la lecon concernant tous les composés antioxydants présent dedans. D'où une action bactéricide, (et virucide?).

Les graines de lin, elles doivent contenir beaucoup de fibre ? D'où la lutte contre la constipation.

Pour le pissenlit, on retrouve l'information aisément sur internet, mais je ne trouve pas de sources mentionnant la molécule/les molécules impliquées.

Pour la limace, quel était donc l'effet recherché par ton grand père ?

J'oubliais.
Le bluet pour la conjonctivite
la guimauve pour les maux d'estomac ou les colique, je ne sais plus trop
Mais je pense que presque toutes plantes peuvent avoir une fonction médicale, si on doit les énumérer toutes, cela doit faire un sacré paquet.

le sirop de limace c'est aps un anti tussif ?

Salut

Citation :

Pour la limace, quel était donc l'effet recherché par ton grand père ?

Je pense que c'était pour la toux et les maux de gorges, perso je n'en ai jamais prit mais bien la mère, elle n'a connu son premier rhume qu'a un âge très avancé et elle pense qu'elle le devait à ce remède.

Le Vieux

Ho le vilain Thunderhead pas joli qui ne réfléchit pas toujours assez !

Ce n'est pas à cause de ses fibres que la graine de lin nous intéresse mais parce que la graine de lin est une oléagineuse très importante et pas simplement pour nourrir le bois de nos meubles en bois massif.

Dans l'huile de lin, on trouve deux magnifiques acides gras à chaîne moyenne appelés à juste titre acides linoléique et linolénique. Ces acides gras font partie des acides gras essentiels car ils interviennent dans notre métabolisme cellulaire et sont les précurseurs de de certaines hormones appelées prostaglandines et thromboxanes. Ces hormones sont en particulier impliquées dans les mécanismes inflammatoires et dans les phénomènes de réabsorption hydrique au niveau de l'épithélium intestinal. Nos grands-mères connaissaient par coeur le rôle purgatif de l'huile de lin et n'hésitaient pas à en rajouter une cuillère à soupe dans la salade de leur mari quand celui-ci rentrait un peut trop emmêché du bistrot. Effet garanti !

Salut

Citation :

Effet garanti !

Ah, heu.. par quel(s) trou(s) ?

Le Vieux

- Le miel sur des brûlures.
- Avaler un sucre vinaigré quand on a le hoquet.
- Uriner sur la brûlure d'une méduse
- passer les boutons de piqûre (moustique, puces) sous l'eau la plus chaude qui soit supportable (et ça, ça fonctionne super bien. Et les piqûres de puces, si vous n'avez jamais subi, je pense qu'il n'y a rien de plus démangeant).

Bonjour,
J'ai déjà évoquer la peau de lapin, fraîchement dépouillée, pour envelopper un bébé ayant une forte fièvre...C'est parait-il un remède de "voleux d'poules"(Gitans)
Plus grand, s'il est faible, on lui donne à boire du sang du veau fraîchement égorger...
Et la base de toute la médecine locale, est bien entendu le calvados
Mis dans le biberon du bébé (s'il a survécu!) ..."ça tu le vers.."
Le gamin, pour aller a l'école sera munis d'une" taupette" dans son cartable en cas de coup de froid...
Le calva est paré de toutes les vertus médicale possibles.
Mais celle que j'ai expérimenté avec succés,au début d'une grippe, c'est d'en boire dans un grand bol de cidre chaud avec de l'aspirine, suer sous les couettes toute la nuit, et au réveil être jeune et jolie
Papy a une foule de recettes de ce type, mais n'ose plus les données...
Il s'incline devant la science...
Blondie

Salut

A propos de brûlures, il y avait une plante dans le jardin, on décollais délicatement une fine pellicule de la feuille et on la posait sur la brulure, ce qui à défaut de faire guérir apaisait la douleur en empêchant le contact avec l'air. Je pensais que c'était l'herbe de la saint Jean (millepertuis), mais je viens de vérifier et je ne reconnais la plante qui était dans le jardin.

Le Vieux

Le millepertuis a des vertus anti dépressive, si je me rappelle bien.

Chez moi on avait aussi de l'"herbe à verrues", qui suait une sève jaune à appliquer sur les verrues. Placebo ou effet chimique, ça semblait fonctionner sur des verrues récalcitrantes.

Edit après recherche : le vrai nom de cette herbe est la chélidoine.

Citation :

- passer les boutons de piqûre (moustique, puces) sous l'eau la plus chaude qui soit supportable (et ça, ça fonctionne super bien.

Allez, je tente une explication. La grande chaleur locale engendre une extrême vasodilatation. Il y a plus de sang localement, d'où une dilution des concentrations locales en molécules proinflammatoires, et donc baisse - temporaire - de la douleur ?
Ou alors une action directe sur les nocicepteurs du à la chaleur ? Mais il me semble que c'est surtout le froid qui a une telle action.

Qu'en dit le grand maitre BH ?

Raté ! Encore une fois, il faut chercher une explication moléculaire au phénomène.
La démangeaison et le gonflement local sont dus à l'un des composants de la "salive" de notre petit moustique qui injecte un antispetique assez puissant et une enzyme dont les propriétés sont diverses et intéressantes. A vrai dire il ne faudrait pas arrêter l'action de la salive du moustique qui est assez salvatrice pour nous car elle provoque l'agrégation plaquettaire en déclenchant un mécanisme pro-inflammatoire et elle mobilise nos défenses immunitaires titillées par l'inflammation. Bref, le moustique est un p'tit gars assez prévenant.
En passant votre bras ou la zone piquée sous l'eau très chaude (au moins 50 degrés), vous allez tout simplement dénaturer l'enzyme du gentil petit moustique car comme toute enzyme, elle est de nature protéique et sensible à la chaleur. Sa conformation tertiaire sera modifiée et donc ses propriétés physicochimiques aussi.

Pour en revenir au millepertuis, il s'agit d'une plante étonnante qui apparaît dans la pharmacopée humaine depuis près de 3000 ans et dont les propriétés sont multiples. Au départ, le milleprtuis médicinal (Hypericum perforatum) est connu pour ses vertus anti-inflammatoires, antalgiques et cicatrisantes et nous continuons à l'utiliser comme tel dans de très nombreux pays comme dans les Balkans, la vallée du Danube ou les pays baltes. Mais on s'est très vite rendu compte comme Nieur l'a bien dit que le principe actif de la plante, qui est aussi un pigment rouge vif puissant (hypéricine) est un excellent anti-dépresseur, voire même un peu trop car à des doses immodérées il entraîne une véritable euphorie et un comportement hypersexuel. Le millepertuis médicinal est de la famille des safrans et l'hypéricine s'apparente au colorant rouge synthétisé par le pistil du safran.

Et le remède est très simple à extraire ! Il s'agit d'une simple macération de fleurs de millepertuis dans de l'huile d'olive pendant trois mois. Puis, après filtration il suffit d'exposer votre huile au soleil pendant trois semaines qui va virer au rouge vif révélant l'hypéricine. Le tour est joué, c'est prêt !

Bon alors pour éviter un triple raté, je vais arrêter pour les hypothèses aujourd'hui (au passage, j'ai la tête dans l'ORL en ce moment, et j'ai moins de temps de reflexion pour le forum).

Alors faisons dans ce que je sais, et le millepertuis me permet de vous livrer des anecdotes intéressantes. C'est un médicament dangereux, pour deux raisons. La raison commune est que le millpertuis est un puissant inducteur enzymatique, qui va accélérer les processus de métabolisation et donc dégratation de beaucoup de médicaments. Le premier est la fluindione, premier anticoagulant prescrit en france (1% des français sous sous antivitamine k !). Dans le vidal, il est clairement stipulé que le mélange est une contre indication absolue et non relative. L'autre raison, ce n'est pas les AVK, mais quelque chose que des millions de française prennent tous les jours : la pillule. Le risque n'est pas anodin : tomber tout simplement enceinte par inefficacité de la pillule. Alors attention au millpertuis, qui il me semble a déjà été retiré de la pharmacopée française, alors qu'il y était inscrit depuis début 1800.

Nieur a écrit:

- Le miel sur des brûlures.

Je ne pense pas que ce soit une solution préconisée de nos jours. Il faut arroser avec de l'eau pendant 5 minutes.

Thunderhead a écrit:

Allez, je tente une explication. La grande chaleur locale engendre une extrême vasodilatation. Il y a plus de sang localement, d'où une dilution des concentrations locales en molécules proinflammatoires, et donc baisse - temporaire - de la douleur ?
Ou alors une action directe sur les nocicepteurs du à la chaleur ? Mais il me semble que c'est surtout le froid qui a une telle action.

Qu'en dit le grand maitre BH ?

Ho comment tu me déçois sur ce coup TH :-(
En tout cas, la baisse de la "douleur" (ou plutôt des démangeaisons qui sont extrêmes) est définitive.

narduccio a écrit:

Nieur a écrit:

- Le miel sur des brûlures.

Je ne pense pas que ce soit une solution préconisée de nos jours. Il faut arroser avec de l'eau pendant 5 minutes.

J'aurai dû préciser que la brûlure en question est "stabilisée" (i-e pas dans les minutes qui suivent la brûlure). Le miel permet d'éviter l'infection et aiderait à cicatriser plus rapidement.

En fait, je donne volontairement de fausses réponses pour que BH renchaine dessus, c'est le seul moyen que j'ai trouver pour le faire parler !

Thunderhead a écrit:

En fait, je donne volontairement de fausses réponses pour que BH renchaine dessus, c'est le seul moyen que j'ai trouver pour le faire parler !

You got the point

Pour la petite histoire, c'est un "remède de grand mère" que j'ai trouvé tout seul (je sais pas s'il existait avant, en tout cas tout le monde me regarde toujours avec des yeux un peu hébétés quand j'en parle), après que j'ai fait le rapprochement entre mes cours de biochimie à la fac, et le "pourquoi ça gratte".
On en retrouve l'explication dans le traitement de la douleur des piqûres de vive : approcher le bout incandescent d'une cigarette de la zone de piqûre pour détruire le venin... qui n'est autre qu'une protéine

Un petit complément concernant le millepertuis. C'est en fait bien plus compliqué qu'un simple retrait du marché. En 2000, l'affsaps dans un communiqué à dit que les effets étaient pipo, et soulignait les nombreuses interactions. En 2001, l'affsaps revient sur ses pas, en ajoutant comme indications les "manifestations dépressives légères et transitoires". En 2002, le laboratoire arkopharma a obtenu une autorisation de mise sur le marché pour le millpertuis en france. Pourquoi un tel revirement de situation, sachant que les interactions avec le millpertuis sont toujours clairement mentionnées dans le vidal 2009...

A noter pour éviter toute confusion que la "vraie" dépression réponds à des critères précis définit de manière internationale, et donc n'est pas traitable par le millpertuis.

Thunderhead a écrit:

A noter pour éviter toute confusion que la "vraie" dépression réponds à des critères précis définit de manière internationale, et donc n'est pas traitable par le millpertuis.

Je ne comprends pas le "donc" de cette phrase :-(

Thunderhead voulais certainement souligner que si le millpertuis est préconisé dans le cas de certains symptômes dépressifs il n'est en revanche pas adapté dans la lutte contre une vrai dépression.


Michel99, mordu par un traducteur radioactif

Bonne réponse de michel. On peut le voir sur leur site http://www.arkopharma.fr/produits/medicaments/arkogelules-millepertuis.html Au passage, seul ce labo à l'autorisation de mise sur le marché.

Ils mettent "Traditionnellement utilisé dans les manifestations dépressives légères et transitoires. Il s’agit d’un traitement de courte durée des états de tristesse passagère accompagnés de baisse d’intérêt et de troubles du sommeil".

Un épisode dépressif majeur (EDM), ce sont de vrais manifestations sévères, avec un retentissement majeur sur la qualité de vie, et c'est un traitement pour plusieurs mois.

Thunderhead a écrit:

Pour le pissenlit, on retrouve l'information aisément sur internet, mais je ne trouve pas de sources mentionnant la molécule/les molécules impliquées.

Oui, mais surtout à ne pas manger par la racine.

En raison de la forte amertume ?