elle veut mourir

jibus a écrit:

si cette pauvre femme voulait faire bouger les choses et que la politique ne l'a pas laisse, alors elle aurait pu faire une action d'eclat, comme s'immoler par le feu sur une place publique, en etant bien sur certaine qu'il y ait des cameras enregistrant ca, parce que bon, tout le monde sait bien qu'il faut que les gens voient et soient choques pour qu'ils reagissent...

Il est possible qu'elle y ait pensé et qu'elle se soit dit :
"Bon, si je fais ça je vais encore plus souffrir (l'immolation ça doit pas faire du bien...) et est-ce que ça va réellement faire changer les choses ? Probablement pas, j'ai déjà fait ce qu'il fallait pour que mon action soit médiatisée et ça n'a rien donné. Soit les gens s'en ficheront éperduement, soit il ne bougeront pas, soit leur opinion ne sera pas prise en compte par les dirigeants.
Quoi qu'il en soit me tuer en public ne servira en rien la cause que je veux défendre."

Bon, c'est très possible aussi qu'elle n'ait pas pensé ça, mais c'est ce que je me serais dit à sa place.

ji_louis a écrit:

Le problème qu'elle pose est d'ordre philosophique/éthique:

• Où se situe la limite entre les soins et l'acharnement thérapeutique?
  Quand la personne n'a absolument plus rien à attendre de la médecine (juste un miracle) ?
  
  
• Où se situe la limite entre laisser mourir, aider au suicide, pousser au suicide, et tuer?
  Laisser mourir -> ne rien faire
  Aider au suicide -> la personne désir mourir et on le fait à sa place
  Pousser au suicide -> demander aux huissiers
  Tuer -> c'est généralement quand la personne n'est pas consentante, non ?
  
  
• Où se situe la limite entre le respect de la vie humaine et le respect de la dignité humaine ?
  A mon avis chaque individu en a une conception différente, autant les laisser décider personnellement de cette limite
  
  
• Qu'est-ce qui fait qu'un être humain est un être humain qui ne doit pas être tué?
  S'il ne le désir pas ?
  
  
• Quelles sont les limites éthiques à fixer aux consciences?
  Tenir compte des volontés de la personne dont on s'occupe...

La suivante s'annonce :

Citation :

« J'avais 25 ans, j'étais en école d'infirmière. Ça faisait dix ans que je me plaignais de douleurs au cou, de tensions à l'épaule... A 24 ans, j'ai fait une double sciatique. J'ai eu une hanche luxée on me l'a remise en place. Elle a sauté, encore. Puis encore... Un rhumatologue a cherché dans son bouquin pendant une heure et demie. Jusqu'à tomber sur le cas, mes symptômes... J'ai dit "c'est ça". J'étais ébranlée. J'ai laissé tomber. En 2002, j'ai pris rendez-vous avec un spécialiste, à Lyon. Je me suis retrouvée en soutif et culotte, regardée sous toutes les coutures par dix médecins. Le professeur m'a dit : "Vous avez 25 ans, votre vie s'arrête là. Vous n'aurez pas d'enfant, vous n'avez pas d'avenir." Je m'étais préparée à pas mal de choses, mais je ne m'attendais pas à ça. Avec un tel manque d'humanité... »

Citation :

« La maladie se manifeste par une grande fatigue, et surtout des douleurs chroniques. Certains jours, je reste allongée. La douleur, ça peut vous rendre fou, hystérique. Je vis avec l'allocation adulte handicapé, 620 € par mois, ça m'a donné une stabilité, c'est mieux que le RMI. Heureusement, je vis chez mon amoureux. J'ai un lit spécifique pour ne pas avoir trop de pression sur les articulations, remboursé à 100 %. Un corset, fait à l'hôpital, remboursé à 100 %. Comme je ne peux pas travailler, il faut que je trouve autre chose. Je viens de commencer le soutien scolaire, ça contribue à mon équilibre. Cette envie de donner qui m'avait fait choisir le métier d'infirmière, je l'ai toujours. J'ai pris des contacts pour devenir écrivain public, je prends des cours de poterie, ça me fait rencontrer des gens. Mon corps est en total appel d'un désir enfant. Ça tiendrait de l'exploit. La grossesse serait un calvaire physique que je suis prête à assumer, mais j'ai une chance sur deux de transmettre la maladie à mon enfant. Pour l'instant, je fais le choix de ne pas en avoir. »

Citation :

« A un moment, je pense que je serai alitée, complètement dépendante, je me chierai dessus, il faudra me donner la becquée, je ne pourrai pas lire, ni regarder la télé, tellement assommée par les antalgiques que je ne pourrai pas soutenir une conversation. Quel est le sens de tout ça ? Il y a des gens qui donnent des leçons de morale au lieu d'écouter ceux qui sont concernés, qui ont réfléchi. Ce n'est pas moi, d'être un légume. Ce n'est pas ma conception de la dignité. Je ne suis pas suicidaire, je ne sais pas quand, comment je voudrai mourir, parce que je ne sais pas jusqu'où je pourrai aller, ce que je pourrai encaisser, ça dépendra à quoi je pourrai me raccrocher. Alors, qu'on me laisse le libre arbitre de ma mort. Je suis en contact avec l'association Dignitas, en Suisse, il me faudrait 6 000 € pour un "suicide assisté", un geste réfléchi qu'il faut justifier, expliquer. Je ne les ai pas. Mais je sais que comme Chantal Sebire, je trouverai une issue. Cette peur de ne pas avoir le choix a arrêté de me hanter l'esprit. Ce n'est pas morbide, c'est un hymne à la vie, ça dépend ce qu'on met derrière ce mot. »

http://www.midilibre.com/articles/2008/04/01/20080401-FAIT-DU-JOUR-Incurable-Clara-veut-choisir-l-heure-de-sa-mort.php5

Elle s'appelle Clara Blanc et elle a 31 ans :

Plusieurs réflexions (à chaud):

- La vie est une belle merde, et si Dieu l'a voulue comme ca, il n'est ni juste ni bon.
- Bravo le professeur! C'est radiable un professeur?
- Avant de penser à son plaisir d'avoir un enfant, elle devrait penser à la vie d'un enfant qui n'aura jamais connu sa mère.
- 6000 euros pour une euthanasie? Comment ils justifient la facture? Dignitas pour le client, pas pour l'association! (enfin bon il me faudrait plus d'infos pour être vraiment affirmatif)
- Nous sommes tous condamnés à mourir, dès notre naissance. Pourquoi donc faire une telle barrière à l'euthanasie. Plus tôt, plus tard, quelle importante! Ce qui est importante n'est pas de vivre longtemps, mais de vivre heureux.

Stephane

Steph a écrit:

Nous sommes tous condamnés à mourir, dès notre naissance. Pourquoi donc faire une telle barrière à l'euthanasie. Plus tôt, plus tard, quelle importante! Ce qui est importante n'est pas de vivre longtemps, mais de vivre heureux.

Tout à fait d'accord.

Qui plus est notre mode de vie et de pensée "impose" la vie à ceux qui n'ont pourtant plus rien à espérer d'elle...

Steph a écrit:

- Avant de penser à son plaisir d'avoir un enfant, elle devrait penser à la vie d'un enfant qui n'aura jamais connu sa mère.

relis-la et comprends
-qu'avoir un enfant pour elle n'est pas un caprice mais un besoin ( mais je doute qu'un homme puisse ressentire cela de la meme maniere qu'une femme - note: je ne dis pas qu'un homme ne puisse pas ressentir cela du tout , je dis "pas de las meme maniere qu'une femme")
-qu'elle ne pense surement pas a son plaisir, bien au contraire, medicalement ca sera un calvaire

et pourtant ...

Citation :

Mon corps est en total appel d'un désir enfant. Ça tiendrait de l'exploit. La grossesse serait un calvaire physique que je suis prête à assumer, mais j'ai une chance sur deux de transmettre la maladie à mon enfant. Pour l'instant, je fais le choix de ne pas en avoir.

elle aime et respecte tellement cet enfant qui n'est pas ne,que pour l'instant elle decide de ne pas le faire . alors moi, devant sa souffrance et cette exigence de moralite qu'elle a pour elle-meme, je me garderais bien de lui faire la morale.

Leeloo a écrit:

relis-la et comprends
-qu'avoir un enfant pour elle n'est pas un caprice mais un besoin

[/quote]

Lis-moi et comprends-moi: j'ai besoin de sexe. C'est pas un caprice, c'est un besoin.
Si je suis un homme, donc incapable de comprendre une femme et dans l'obligation de la fermer, prends garde à ta réponse à ma phrase!

Stephane

pas mal ...