Les trois lauréat du Nobel ont été récompensés pour leurs travaux concernant deux aspects complémentaires du système immunitaire : l'inné (pour les américains) et l'acquis (Jules Hoffmann). Je passerai vite fait sur le système immunitaire acquis, il s'agit du système qui nous protège pendant quelques mois à la sortie du ventre douillet de notre chère maman (pendant à peu près 6 mois, les anticorps maternels nous protègent des agents pathogènes extérieurs).
Jules Hoffmann a pour lui décrit le système immunitaire de la drosophile, la fameuse mouche du vinaigre. Vous me demanderez alors mais quel lien cela a-t-il avec nous, les hommes ?
Les travaux d'Hoffmann ont des applications encore sous-estimées en thérapeutique humaine sachant que la cellule centrale de l'immunité de la drosophile est la cellule dendritique, cellule étoilée dont le rôle est de capter les antigènes pathogènes et de les présenter aux cellules souches myéloïdes pour déclencher l'expansion lymphocytaire spécifique qui permettra de lutter contre l'agent pathogène donné et d'en garder une mémoire en cas de nouvelle invasion.
Les cellules dendritiques faisant partie de la catégorie des cellules présentatrices d'antigènes (CPA) ont un rôle fondamental dans notre immunité, en particulier dans la réponse antivirale car elles ont la faculté de favoriser l'expansion des lymphocytes T CD8 cytotoxiques, essentiels dans les infections virales. C'est pourquoi ces cellules intéressent de nos jours des centaines de laboratoires de recherche qui travaillent au développement de vaccins cellulaires, essentiellement dans deux aires thérapeutiques, le cancer et le VIH.
Dans le domaine du VIH, on prélève chez des sujets séropositifs des cellules dendritiques (par leukaphérèse, un tri à partir de sang total) que l'on cultive ensuite et que l'on "charge" avec des fragments inactivés du VIH. Une fois ces cellules chargées et cultivées, on les injecte aux mêmes patients en tant que vaccin thérapeutique dans le but de renforcer les défenses immunitaires spécifiques anti-VIH. Vivement les premiers résultats !