- Le Vieux a écrit:
- Ceci dit, je me demande pourquoi, un variant pourrait nous débarrasser d'un autre et pourquoi on ne pourrait pas être porteur des deux en même temps ?
C'est au niveau de la population et pas de l'individu. Si on est infecté par un virus, être infecté par un nouveau variant ne va pas nous débarrasser du virus qu'on a déjà.
Par contre, au niveau de la population, si le variant A est assez infectieux pour qu'un individu malade en infecte 3, et qu'il est porté par 100 personnes dans la population.
Le variant B arrive, il est plus contagieux car il permet de contaminer 10 personnes par un malade. Mais comme il arrive, une seule personne le porte.
C'est un virus hyper-rapide, il se guérit en un jour.
Le lendemain, 300 personnes sont infectées par A, et 10 par B.
Le surlendemain, 900 personnes sont infectées par A, et 100 par B.
Le jour d'après, on est à 2700 personnes par A, et 1000 par B.
Le jour d'après, on est à 8100 personnes par A, et 10000 par B.
Le jour d'après, on est à 24300 personnes par A, et 100000 par B.
...
...
Au bout d'un moment, le A devient anecdotique par rapport à B. Oui, vu comme ça, c'est un peu nul, dans une population infinie où les gens ne rencontrent que des gens qui n'ont jamais été infectés, c'est juste qu'on a plus de malades à la fin. Mais dans la vraie vie, la population n'est pas infinie. Et quand notre virus touche quelqu'un qui a déjà été infecté par lui-même, eh bien la personne est immunisée. Or, pour une première infection, celle qui rendra malade, il vaut mieux être infecté par le variant le moins pathogène. Et on a plus de risques d'attraper le plus contagieux, ce qui nous immunisera contre l'autre, qu'en plus on ne transmettra pas.
Il semble que c'est ce qui s'est passé pour la myxomatose qui est devenue rapidement beaucoup moins mortelle à cause de variants plus contagieux. La souche très mortelle ne se transmettait pas assez, et PAF la sélection naturelle !