La fin de la flute à bec à l'école ?

Ayant eu la chance ou la malchance de passer à travers cette épreuve, je n'ai jamais pratiqué cet instrument à l'école. Mais mes soeurs, un peu plus jeunes que moi, n'y ont pas coupées. Ainsi que la majorité des élèves des 30 dernières années.

Pourtant, il semblerait qu'à l'éducation nationale on soit convaincu que ce n'était pas une bonne idée et donc les flutes disparaissent des cartables.

Citation :

C'est une simple phrase, à la poésie toute administrative. Cachée en page 11 du projet de nouveau programme d'éducation musicale au collège, elle encadre l'usage des instruments de musique en classe : "Cette démarche ne peut (...) impliquer une pratique musicale développée pour elle-même et installée dans la durée du temps scolaire." Pour le commun des mortels, égaré sur le site Internet du ministère de l'éducation, l'expression brille par son inconsistance. Les 6 800 professeurs de musique venus participer à la concertation préalable à la publication officielle des textes ont, eux, compris. En une incise, les nouveaux programmes proposent ni plus ni moins de bouter la flûte à bec hors du collège. Réponse de l'éducation nationale d'ici à l'été.

Vous avez moins de 50 ans ? Alors souvenez-vous ! Vous êtes 30 en classe. A tour de rôle, ou pire, tous ensemble, vous essayez de souffler dans ce tube de bois ou de plastique acheté au début de l'année pour une poignée de francs, ou d'euros. Vous tentez de contenir votre souffle, mais régulièrement, l'air s'échappe de vos poumons et le son grimpe de manière incontrôlée. Vous rigolez pour cacher votre gêne, vous rigolez quand votre voisin laisse à son tour percer un cri de mouette, vous rigolez quand les autres rigolent... Et tout ça pendant quatre ans. A raison d'une heure par semaine, les progrès sont presque nuls. D'autant qu'une fois sur deux, vous oubliez votre instrument à la maison. Vous devriez travailler chez vous, le prof de musique le répète chaque fois. Mais comme les parents, horrifiés par le bruit, n'insistent pas...

Plus de trente ans que cela durait. Que des générations de parents et d'élèves se heurtaient à ce monument à huit trous de l'éducation musicale. Que des armadas de professeurs se coltinaient ce symbole bien encombrant. Pour quoi faire ? Avec quels résultats ? Jamais l'inspection générale, pourtant soucieuse d'examiner le moindre recoin de la maison Ecole, ne s'est penchée sur la question. "Nous savions trop ce que nous allions y trouver", sourit un ancien inspecteur.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/06/21/faut-il-continuer-d-imposer-la-flute-a-bec-au-college_1061246_3224.html?xtor=RSS-3208

J'ai du mal à voir ça comme une mauvaise chose...

Faut dire que notre prof de musique était une vraie €£$@. Et aussi que je n'étais pas fan de faire des représentation devant toute la classe.

C'est clair que comme ca c'est inutile. Notre prof de musique nous a plutôt fait écouter du jazz, parce que lui aimait ca. Une heure de jazz par semaine, ca a eu son effet: je suis dégouté à vie!

Le mieux serait peut-être de réformer les prof eux-mêmes?

Stephane

Ben, en 3 points :
1. Je trouve ça dommage.
2. Enfin, pour ce que ça m'a apporté...
3. Quelqu'un en a t'il tiré un bénéfice a titre personnel ?

Michel99 a écrit:

Ben, en 3 points :
1. Je trouve ça dommage.
2. Enfin, pour ce que ça m'a apporté...
3. Quelqu'un en a t'il tiré un bénéfice a titre personnel ?

Alors pourquoi trouves-tu ça dommage ?

(personnellement ça ne m'a rien apporté de positif, du négatif oui par contre...)

Je trouve ça dommage parce que nous vivons dans un monde ultra-matérialiste dans lequel nous venons de perdre une des rares occasions (bonne ou mauvaise, peu importe) de s'ouvrir à l'art par le biais de la musique.

Je ne vois pas en quoi souffler dans un tube est indispensable pour s'ouvrir sur l'art !
La flute est bel est bien une preuve du pachydermisme professoral en france, on fait acheter une flute, ont en fait jouer, et voilà une année de musique. Ce fut mon cas. Jamais la prof nous a fait cours sur les différentes formes de musiques dans le monde, sur les différentes danses et compagnie. Le prof de musique de collège en france se resume à etre payé pour bosser 7 mois par an pour faire souffler dans une flûte.

A côté de çà, ayant fait le conservatoire pour le piano, et à côté des cours de solfège, j'ai pu y apprendre l'histoire de la musique, comment se compose un orchestre, les différentes musiques et leur histoire...

Le prof de collège tente de se subsituer aux écoles de musiques mais occulte complètement le côté enseignements et cours sur le thème de la musique...Qui, en sortant du collège connait l'histoire du jazz, 10 noms de compositeurs classique, ou la différence entre salsa et tango ? Personnes. En revanche, des années après en en parlant par hasard sur un forum, on se souvient juste d'avoir été em*me*dé a devoir apprendre une suite de 30 notes à jouer pour mardi prochain....

Pourtant, c'est utile dans la vie de maîtriser le pipeau.

Thunderhead
Je ne prétendrais certes pas que l'approche était idéale...

Huyustus
mdr

Fi de la flute!!!
La méthode rose au piano..
.Si on a eu la chance de passer par une école convenable
Avec une jupe plissée et des socquettes blanches, ça ne donne pas de mauvaises pensées
Blondie

Salut

En effet, les jupes plissées ne donnent aucune mauvaises idées, cela dépend aussi de la taille de la dite jupe



Pour les flutes en Belgique, il n'y a pas de cours proprement dit, cela fait plutôt partie d'un cours annexe, l'éveil musical, et cela se passe vers la 4ème année de l'école primaire (sauf erreur de ma part c'est en cm1 en France)

Le Vieux

Perso, je dirais que l'idée de départ n'est pas mauvaise en soi. C'est l'application systématique et bourrine qui amène l'essentiel des problèmes. C'est un peu comme l'heure d'initiation à l'informatique ...

Salut

Nardu a écrit:

Perso, je dirais que l'idée de départ n'est pas mauvaise en soi

Oui, en effet c'est une bonne idée en soi, le problème c'est que dès que l'on rend une chose obligatoire chez les enfants en général, cela suffit à les en désintéresser. Je pense même que si l'on parvenait à rendre l'école ludique, il n'y aurait plus aucun échec, mais cela c'est de l'utopie.

Le Vieux qui provient de la planète utopia

En fait, l'idéal serait de leurs présenter divers instruments, une espèce d'approche avec un instrumentiste dont le but serait de dire : "voilà tel instrument, voilà ce que l'on peut en faire".

Salut

Nardu a écrit:

une espèce d'approche avec un instrumentiste

Oui, surtout que si l'on interroge les enfants bien peu te diront que c'est la flute qui les intéresse, la plupart te diront sans doute la guitare et pas n'importe laquelle, l'électrique, mais il est vrai que la flute à le grand avantage d'être l'un des instrument à portée d' a peu près de toutes les bourses et facile à caser dans une mallette.

Le Vieux qui n'a jamais trop apprécier la flute sauf celle de champagne

personnellement, je trouve que la musique à l'école devrait commencer par de simples petits instruments de percussion. tout simplement parce que c'est une bonne méthode pour comprendre et acquérir la base rythmique de la musique.

le solfège était pour moi, le truc qui fait que je ne voulais pas faire de musique.

je ne connais toujours pas le solfège, mais c'est pas grave grave grave...j'arrive à me faire plaisir sur scène...


sonic en mode ravi de son week-end fête de la musique...

Bah, j'ai été dans deux collèges. Le premier, j'avais le doit aux cours de musique, juste un moyen pour moi d'avoir des bonnes notes en rab. Deuxième collège, plus petit, pas de budget pour un prof de musique. On avait alors double dose de cours d'arts plastiques, avec un prof qui reste parmi les meilleurs que j'ai jamais eu. On a tout fait, du figuratif, de la gravure, de la perspective, du crayon, de la gouache, des effets de matières mais surtout surtout, aussi de l'histoire de l'art avec l'apprentissage de la compréhension d'un tableau. Je n'ai pas regretté ma flûte bien que j'avais poussé le vice dans mon premier collège à passer de la flûte soprano à Alto, j'aimais bien.

Aie, guitariste classique

Je pense même que si l'on parvenait à rendre l'école ludique ...
+1000
J'étais ARCHI nul en anglais. Maintenant je le lit quasiment courrament.
Merci à tous les JDR et Wargames dont quasiment aucune règle n'était traduite en Français à mon époque.

Light War Horse - Lumière Guerre Cheval... ça doit être pour attaquer dans le noir !

judicieuse remarque...j'ai compris l'anglais écrit en lisant les paroles des chansons en anglais...

Michel99 a écrit:

Light War Horse - Lumière Guerre Cheval... ça doit être pour attaquer dans le noir !

:d

Flute: yerkkkkk en plus qd on oubliait la flute le voisin la passait avec tous les microbes yerkkkkk

Fred pas fan

J'étais aussi une grosse nullarde en langues en général, je n'en reviens pas d'6etre quasi trilingue, cela frise le miracle chez moi.
Les profs avaient le don de rendre l'anglais chiant. Après mon séjour au pair en Irlande, c'est pas bien dur, j'ai tout perdu en un an. Je n'ai vraiment pris le plaisir à parler anglais qu'en Angleterre, sur place. J'ai appris plus en trois mois qu'en 10 ans je pense....
Bref, un peu de ludique ne ferait pas de mal.

Aie, allergique à "A vous dirai-je Maman", que ce soit à la guitare ou à la flûte

Si je ne joue pas d'instrument de musique, c'est parce que j'ai été dégoûtée du solfège dès les premiers cours. Réciter : "la si la sol la ré fa", c'est d'un mortel... Après avoir abandonné, en primaire j'ai eu une prof qui nous a fait jouer de la flute. Et là, tout d'un coup, le solfège n'était plus une punition, un truc barbare et nul, mais un moyen pour faire de la musique.
Au collège, je suis tombée sur le même prof anti-flute pendant 4 ans, donc j'ai rien appris en musique (mais c'était bien relaxant au moins, on écoutait des oeuvres qu'on oubliait dans la demi-heure).

Tout ça pour dire que si l'abandon de la flute rime avec l'abandon du solfège, pourquoi pas ? Mais si c'est juste pour déchiffrer des partoches sans même pouvoir entrevoir à quoi ça sert, ben je peux dire que ceux qui ont subit la flute au collège sont des sacrés veinards par rapport aux générations suivantes...