ji_louis
Nombre de messages : 2217 Localisation : Pays basque Date d'inscription : 13/02/2007
| Sujet: Et la Suisse maintenant... Mar 18 Déc 2007 - 15:34 | |
| - Joëlle Kuntz a écrit:
- La Suisse, un pays où les gagnants perdent aussi
Joëlle Kuntz, membre du Conseil de fondations de l'Institut universitaire des hautes études et du développement, revient sur l'étonnant vote des parlementaires suisses qui n'ont pas reconduit Christoph Blocher au gouvernement, alors même qu'il était le grand vainqueur des élections d'octobre.
Les deux chambres de l'Assemblée fédérale suisse viennent d'éjecter du gouvernement un Christoph Blocher dont le parti, l'Union démocratique du centre, avait obtenu le 21 octobre dernier 29% des suffrages, le meilleur score réalisé par une formation politique depuis l'après-guerre. La démocratie suisse est-elle aussi démocratique qu'on croit ?
Pour comprendre ce que n'importe quel observateur étranger prendrait pour une grave anomalie, quelques informations sur les institutions suisses s'imposent. Les électeurs élisent tous les quatre ans une chambre basse de 200 membres, le Conseil national, au scrutin proportionnel sur la base de listes cantonales. Le nombre des élus dépend de l'importance du corps électoral cantonal. Les électeurs élisent également une chambre haute, le Conseil des Etats, formé de deux élus par canton, un par demi-canton. Ensemble, ces deux chambres réunies élisent ou réélisent ensuite les sept membres du gouvernement, appelé Conseil fédéral.
Les conseillers fédéraux sont élus sans durée de mandat, ils quittent leur poste quand bon leur semble. C'est un "collège" d'égaux qui est à la fois un gouvernement et un chef d'Etat et qui doit en principe s'exprimer dans son unité.
Dans sa composition, le Conseil fédéral est donc entièrement redevable du parlement qui exerce en l'élisant un pouvoir absolu, le seul que le peuple ne peut lui contester par référendum. Le tribun zurichois Christoph Blocher a nourri son succès par une critique incessante des rouages traditionnels de ce système. Sa candidature au Conseil fédéral en 2003 avait profondément divisé l'assemblée. La gauche n'avait pas voté pour lui mais le centre et la droite l'avaient élu dans l'espoir qu'une fois dans la place, il se plierait aux disciplines fédérales.
Or, loin de s'assagir, le ministre Blocher a multiplié les manifestations de dissidence, les actes en solitaire, les agressions contre ses collègues, tout cela au nom d'une politique aux accents populistes. De collège, le Conseil fédéral s'est transformé en miniparlement d'adversaires, les chambres ont perdu un partenaire cohérent et fiable, les députés, comme tétanisés, n'ont plus su quoi faire sauf se plaindre.
Le spectacle de la gabegie institutionnelle allait-elle convaincre l'électorat de donner ses voix cette année à des partis et des députés plus respectueux de la concordance, cette tradition d'entente négociatrice entre les quatre principaux partis de la scène fédérale instaurée dans l'après-guerre ? Tout au contraire, le peuple a applaudi de plus belle le parti de Christoph Blocher. Non seulement en Suisse alémanique, comme on pouvait s'y attendre, mais également en Suisse romande où l'UDC faisait jusqu'à maintenant des scores marginaux.
Ce succès est sans doute aussi à inscrire dans le contexte européen qui voit le même genre de partis et le même genre de tribuns populistes se tailler des parts notables de l'électorat. Chaque pays fait comme il peut avec ses moyens institutionnels propres pour freiner ce développement. En Suisse, le frein a été tiré par l'Assemblée fédérale par le moyen d'une ruse procédurale.
Formellement, les députés n'ont pas remis en cause la dose de logique arithmétique qui attribuait deux postes gouvernementaux à l'UDC pour le mérite de son succès électoral, mais elle a voulu punir Christoph Blocher en ne lui renouvelant pas le sien. Une somme de petites et moyennes vexations accumulée par les députés pendant quatre ans et surtout pendant les huit semaines qui ont suivi les législatives a donné à l'assemblée une résolution nouvelle. Elle l'a conduite au geste historique de ne pas réélire un conseiller fédéral sortant. Une insulte qui n'a qu'un seul précédent et cette fois-ci, c'est un gagnant qui est vidé.
Christoph Blocher a annoncé, menaçant, qu'il ne quittait pas la politique et continuerait à se battre pour le bien de son peuple dans l'opposition. Mais on ne sait pas encore très bien ce que peut être une opposition dans ce pays où tout le monde participe à tout, aux niveaux fédéral, cantonal et communal. La défaite de Christoph Blocher peut aussi réanimer son ancienne menace de lancer une initiative populaire pour changer le mode d'élection du Conseil fédéral et, par conséquent, l'entier du régime gouvernemental. Cependant, chaque fois qu'il y a eu des tentatives d'obtenir du peuple ce que le parlement n'accordait pas, ce dernier a verrouillé et gagné.
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Steph
Nombre de messages : 8435 Date d'inscription : 09/03/2007
| Sujet: Re: Et la Suisse maintenant... Mar 18 Déc 2007 - 20:54 | |
| Ben je ne vois pas où est le problème. 29% ne représente pas la majorité de la population et les 2 chambres qui ont pris les décisions sont élues démocratiquement. Merci pour les explications, je mourrai moins con.
Stephane | |
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lgda
Nombre de messages : 4858 Date d'inscription : 08/02/2007
| Sujet: Re: Et la Suisse maintenant... Mer 19 Déc 2007 - 12:15 | |
| La joie des Suisses se déchaine !!
En allemand : http://www.20min.ch/community/stories/story/18313407 En français : http://www.20min.ch/ro/diashows/diashow.tmpl?showid=15689
En jeu : www.bkanal.ch/content/bock-buster-game/
Précision utile: le bouc (nain) est l'animal totem du parti de Ch Blocher | |
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pem
Nombre de messages : 912 Date d'inscription : 08/02/2007
| Sujet: Re: Et la Suisse maintenant... Mer 19 Déc 2007 - 22:50 | |
| Meilleur tir à 18559m pour un total de 38744m (6741ème).
On peut essayer avec le vrai ?
PeM | |
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| Sujet: Re: Et la Suisse maintenant... | |
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