La chasse aux éperviers

Au Tchad, les éperviers sont les militaires français présents depuis une vingtaine d'années...

Les Tchadiens sont très en colère contre Sarko !
Ils estiment qu'ils sont un pays indépendant, riche d'une histoire très ancienne et prestigieuse et que leurs tribunaux sont parfaitement capables de juger eux-mêmes les Français de l'Arche de Zoé.

Certains jeunes sont prêts à en venir aux mains avec les Français (militaires d'Epervier ou autre) si Indiana Jones Sarko-l'ami-ricain tente de venir rechercher les [...] de l'Arche, ajoutant que cet affront pourrait bien signifier la fin des bonnes relations avec la France en Afrique. Selon eux, "la colonisation, c'est fini depuis longtemps !"

Difficile de leur donner tort...
Non ?

Difficile de leur donner tort...
Non ?
Difficile aussi je juger "impartiale et sereine" la justice d'un pays ou le président, au premier jour, parlais de "Pédophilie et trafic d'organe"...
Non ?

Ce "hic" mis à part (Très gros HIC pour moi) je suis pour que la justice de ce pays se prononce, bien sur.

Je crois que ce hic (comme tu l'appelles) amènera la justice tchadienne à être encore plus "sereine et impartiale" parce que consciente des projecteurs de l'actualité braquées sur elle et soucieuse de donner l'image d'un pays moderne et "fiable"

L'humain est parfois faible et crétin mais il ne faut pour autant sombrer dans la misanthropie...

Elle peut être aussi soucieuse de donner l'impression d'un pays qui ne se débalonne pas face à la france en faisant un "exemple".

Justice et "feux de l'actualité" ça n'a jamais fait bon ménage.

Salut

Citation :

Difficile de leur donner tort...

Il faudrait pour cela connaitre tous les dessous des cartes J'ai une collègue qui est revenue de Madagascar, et beaucoup de gens voulaient donner leur bébé en cadeaux aux touristes. J'ai entendu dire que ce fait n'était pas rare dans plusieurs pays africains.

J'ai surtout l'impression qu'il y a un coup monté de toute pièce là derrière pour obtenir qqc et peut être de pas très reluisant.

En fait Sarko n'avait que deux (ou plus ?) solutions à proposer
1) on vient avec nos mirages et on vous tape dessus
2) je viens avec ma platinium card et je paie.
3) ?????

Le Vieux qui se méfie des républiques du genre du Thad.

La manipulation de la part de l'organisation "L'arche de Zoé" est évidente, et est devenue largement publique. Une éventuelle manipulation de la part des autorités tchadiennes est beaucoup moins évidentes.

Le choquant du premier jour de la part du président tchadien, c'est qu'il a dit que les gens seraient " jugés et condamnés" sans prendre la précaution de dire "s'ils sont reconnus coupables". Pour les mêmes raisons, Roger Gicquel avait entamé son journal du 20h par une retentissant "La France a peur!" parce que le garde des sceaux français de l'époque avait fait la même bourde.

D'autre part, la situation d'Idriss Déby est assez peu confortable:
- Il est contesté au sein même de sa tribue, les zagawas, par ceux qui lui reprochent de ne pas prendre assez soin d'eux. Les zagawas sont établis au Darfour soudanais et au Tchad, et c'est de cette région que sont venues les trois dernières expéditions militaires ayant réussi à renverser le pouvoir à Ndjamena.
- Il n'a pas les moyens militaires de maitriser le territoire tchadien si les tribues de l'Est et du Nord-Est se soulèvent simultanément.
- Il n'a pas les moyens diplomatiques de protéger les zagawas du Darfour, c'est pour cela qu'il compte sur l'intervention française pour le faire (les français faisant en sorte que ce soit une intervention humanitaire européenne, composée à plus de 80% de troupes de combat françaises, dont celles du dispositif Épervier).
- Il n'a réussi à vaincre la dernière tentative militaire de le renverser, que parce que la garde présidentielle est trés bien armée, entrainée et fidèle, et parce que les français l'ont tenu informé d'heure en heure de la progression des colonnes de rebelles jusqu'à Ndjamena, lui donnant l'occasion de les écraser à l'intérieur de la capitale en les prenant en embuscade.
- Les français ont besoin du Tchad pour garder une stature diplomatique de "grande puissance", ou plutôt au moins celle d'une puissance militaire moyenne qui a un droit de véto au conseil de sécurité de l'O.N.U. Mais les français n'ont pas forcément besoin que ce soit Déby qui soit à sa tête. C'est ainsi que les français ont laissé faire le renversement des 2 précédents dirigeants tchadiens, tout en gardant le contrôle militaire du pays.
- Les dirigeants des 3 principaux mouvements rebelles tchadiens sont tous d'anciens ministres de la défense d'Idris Déby!!!

En résumé, c'est "je te tiens, tu me tiens, par la barbichette".

Le scénario-catastrophe politique serait que suite à l'action de ces """humanitaires""" (remarquez le beaucoup de guillemets) de l'arche de Zoé, Déby les fasse condamner lourdement (il n'en a pas le droit, mais l'indépendance de la justice est toute relative) et se refasse une popularité en réclamant le départ des français, et que Épervier parte effectivement entrainant avec lui l'opération militaro-humanitaire européenne au Darfour, laissant les sédentaires noirs tout aussi démunis qu'avant face aux nomades arabes et les rebelles tchadiens (basés au Soudan) prendre le pouvoir par un nouveau rezzou. Le bilan serait une nouvelle réconciliation temporaire soudano-tchadienne, un nouveau pouvoir identique à celui actuel (sauf la tête sur le photo du président), la perte définitive d'une trés grande part de crédibilité de la France en diplomatie internationale (un Dien Bien Phu pacifique), et un deuil de l'ambition française de grandeur, qui n'aurait plus qu'à se recentrer vers l'Europe et lui (l'Allemagne) offir son fauteil au conseil de sécurité.

La solution probable sera un action de la justice tchadienne en bonne et due forme, aboutissant à une condamnation pénale et civile des protagonistes restant au Tchad de l'arche de Zoé. Puis, Sarko fera négocier une exécution de la peine en France (comme Bertrand Cantat). Le tout enrobé d'un discours moralisateur de Déby contre le colonialisme de Paris, un contrôle accru des O.N.G agissant au Tchad (ce qui veut dire qu'elles devront payer plus pour pouvoir travailler)... Et le tour est joué.

Merci pour cette analyse claire et explicite

(PS pour l'admin : il manque un smiley "pommade"...)
Ji-Louis, ce lien est pour toi

Peut être que finalement, Sarkozy raménera ceux de l'Arche de Zoé plus vite que prévu...

Citation :

Combats dans l'est du Tchad
Des combats ont éclaté ce matin dans l'est du Tchad entre l'armée tchadienne et une rébellion signataire d'un accord de paix avec les autorités de N'Djamena, l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
Des sources militaires ont confirmé qu'il y avait des accrochages entre les forces gouvernementales et les rebelles de l'UFDD depuis le début de matinée.
L'armée et les rebelles s'affrontent entre Abou Goulem et Am-Zoer, deux localités situées à moins d'une centaine de kilomètres à l'est d'Abéché, la principale ville de l'est du Tchad, en direction de la frontière soudanaise.

Source : AFP

Citation :

Tchad: les combats ont cessé
Les combats qui ont opposé ce matin dans l'est du Tchad l'armée aux rebelles de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) ont cessé à la mi-journée selon les deux camps qui assurent chacun avoir défait l'adversaire.
"Les combats ont pris fin et la colonne rebelle a été détruite", a affirmé à l'AFP une source proche de la présidence tchadienne à N'Djamena.

"Ca s'est calmé, mais les accrochages pourraient reprendre à tout moment", a expliqué pour sa part le secrétaire général de l'UFDD Abakar Tollimi, joint sur téléphone satellitaire depuis Libreville.
"Nous avons mis en déroute la soldatesque de Deby", a-t-il ajouté, précisant que les affrontements avaient fait "beaucoup de morts et beaucoup de blessés", sans préciser dans quel camp.

Source: AFP

Ça ressemble à une nouvelle alerte pour le pouvoir tchadien, qui sent bien le besoin du soutien militaire des soldats français d'Épervier, donc du gouvernement français.

Comme les adversaires sont tous tchadiens, Sarkozy peut parfaitement faire valoir (hypocritement) la non-ingérence dans les affaires intérieures tchadiennes... Ou proposer de continuer à fournir les renseignements militaires contre une extradition immédiate des zoéarchistes restants.

Mais vous me direz peut être justement: "Ça sent la théorie du complot, ça!"
Ce à quoi je répondrai que ça n'est pas pour autant que c'est vrai

Les news du jour:

Le FIGARO.fr a écrit:

Tchad: combats très violents à l'est

Les combats en cours, pour la troisième fois en quatre jours, dans l'extrême est du Tchad entre armée et rebelles sont d'une violence et d'une intensité rares, ont affirmé des sources militaires tchadiennes.
Selon ces sources, des combats d'une telle violence ne s'étaient pas déroulés depuis longtemps dans l'est du Tchad.
"Depuis lundi, c'est la troisième fois que les deux camps se font face colonne contre colonne, sans se défiler, avec un très forte détermination de part et d'autre", a expliqué une source militaire.

Selon les deux camps, l'Armée nationale tchadienne (ANT), lancée depuis lundi à la poursuite des rebelles de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), ont reçu pendant la nuit de mercredi à jeudi de nombreux renforts près du massif d'Hadjer Marfaïn, à 150 km au nord-est d'Abéché, principale ville de l'est du Tchad.
Signe de l'intensité des affrontements qui se succèdent depuis lundi, et qui ont fait voler en éclat un accord de paix signé le 25 octobre : entre 250 à 300 militaires gouvernementaux blessés ont été évacués sur N'Djamena et hospitalisés dans les différents établissements hospîtaliers de la capitale, ont affirmé des sources médicales tchadiennes.

Comme le terrain, là bas, c'est la savane aride, un quasi-désert, un océant de terre sèche, il faut savoir où est quelqu'un pour le trouver. Je ne serai pas étonné si j'apprend qu'un patmar français y patrouille régulièrement.

Le FIGARO.fr a écrit:

Tchad:rebelles anti-France belliqueux
Les rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) ont déclaré être en "état de belligérance" avec l'armée française ou toute autre contingent étranger, alors qu'une force européenne doit se déployer dans l'est du Tchad.

C'est à mettre en relation avec l'arche de Zoé, mais aussi et surtout avec l'affaire de l'ours Mahomet au Soudan, et plus généralement, avec le fait que le gouvernement soudanais est arabe, islamiste et militariste (il sort d'une guerre de plus de 20 ans avec les populations chrétiennes et animistes du Sud Soudan, et a entamé un purification ethnique contre les noirs du Darfour (qui sont pourtant musulmans comme eux).

Le FIGARO.fr a écrit:

Soudan: Londres veut une solution
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a indiqué rechercher une "solution rapide" de l'affaire de l'enseignante britannique condamnée au Soudan pour avoir permis à des élèves de nommer Mahomet un ours en peluche.

Dans un communiqué diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi, après la deuxième convocation, en une journée, de l'ambassadeur du Soudan à Londres, Omer Siddiq, M. Miliband a indiqué qu'il lui avait fait part "dans les termes les plus vifs" des inquiétudes de la Grande-Bretagne au sujet de la poursuite de la détention de Gillian Gibbons, l'institutrice condamnée à quinze jours de prison pour insulte à la religion.

Lors de l'entretien avec l'ambassadeur, qui a duré 45 minutes, "le ministre des Affaires étrangères a également parlé au téléphone pendant quinze minutes avec le ministre soudanais des Affaires étrangères". "Il y aura d'autres contacts (aujourd'hui) afin de rechercher une solution rapide", a indiqué le Foreign Office.

M. Miliband s'était déclaré "extrêmement déçu" hier par la condamnation de l'enseignante, assurant qu'il s'agissait d'un "malentendu en toute innocence de la part d'une enseignante dévouée".

Gillian Gibbons était accusée d'avoir laissé des élèves de 6 à 7 ans donner le nom de Mahomet à un ours en peluche alors que toute représentation du prophète de l'islam est illicite. Elle était passible d'une peine de coups de fouet.

N'oublions pas que le Soudan a envoyé des émissaires réclamer le rapatriement d'enfants qu'ils déclarent être soudanais (ce que les tchadiens nient), et ont porté plainte contre l'arche de Zoé pour enlèvement, et contre l'état français pour traffic d'êtres humains et violation des droits de l'homme. Et ils sont contre l'envoi de forces étrangères au Darfour

C'est comme le président iranien sans les provocations outrancières, ou la diplomatie du russe sans la puissance de l'armée rouge, ou le hezbollah sans avoir besoin de se cacher.

Dit autrement...

Citation :

Des rebelles tchadiens menacent l'armée française et l'Eufor

Par Stephanie Hancock Reuters

N'DJAMENA, 30 novembre (Reuters) - Un groupe rebelle de l'Est tchadien s'est proclamé vendredi en "état de guerre" avec les troupes françaises et "toutes les autres forces étrangères" susceptibles d'intervenir au Tchad.

La déclaration de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) semble se référer au déploiement prévu prochainement d'une force européenne (Eufor) chargée de protéger les civils de cette zone jouxtant la province soudanaise en guerre du Darfour.

A Nice, où il participait à un sommet franco-italien, le président Nicolas Sarkozy a affirmé que la déclaration rebelle ne remettait pas en cause la mission de cette force composée de 3.700 hommes, dont 1.700 militaires français.

"L'opération continue", a ajouté le chef de l'Etat français, en soulignant que "les problèmes, les affrontements et les difficultés" dans cette région justifiaient précisément l'envoi des militaires de 12 pays européens sous commandement irlandais.

"Dorénavant, l'UFDD se considère en état de belligérance contre l'armée française ou toutes autres forces étrangères sur le territoire national", déclare UFDD au lendemain de nouveaux combats violents dans l'Est entre rebelles et troupes régulières tchadiennes.

Interrogé jeudi par Radio France internationale sur le théâtre des opérations, Mahamat Nouri, chef de l'UFDD, avait fait état de multiples survols de la zone par des avions français de l'opération "Epervier" basés au Tchad dans le cadre d'accords de défense bilatéraux.

"ACTE D'HOSTILITÉ"

"Ils n'ont pas tiré, mais jamais ils n'ont fait autant de reconnaissances qu'aujourd'hui", avait ajouté l'ancien ministre de la Défense, dont l'UFDD a rompu ce week-end une trêve conclue un mois plus tôt en Libye avec le régime du président Idriss Déby.

"Fournir un soutien diplomatique stratégique et logistique au tyran Idriss Déby est un acte d'hostilité et sera traité comme tel", affirme l'UFDD, qui a déjà critiqué l'appui français au gouvernement de N'Djamena, mais sans jamais se dresser contre l'armée française.

Le ministère de la Défense français a confirmé avoir effectué plusieurs vols de reconnaissance au dessus de la zone de combats depuis le début de la semaine, en vertu d'un accord de coopération datant de 1976 qui ne prévoit aucune participation active aux combats.

Le déploiement de l'Eufor étant imminent, "il est important qu'on ait une connaissance aussi précise que possible des événements dans la zone", a déclaré à Reuters le porte-parole de l'état major des armées, Christophe Prazuck.

Les survols visent également à "anticiper un déplacement des combats vers N'Djamena" comme cela avait été le cas en avril 2006 et s'assurer que "les combats n'affectent pas les camps de réfugiés et de déplacés", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l'armée française a procédé à l'évacuation de quelque 150 blessés des deux camps, par hélicoptère vers Abéché et par avion vers la capitale.

La rupture du cessez-le-feu par l'UFDD et un autre groupe rebelle, le Rassemblement des forces pour le changement (RFC), qui accusent Idriss Déby de ne pas en honorer toutes les clauses, complique un peu plus la mission des militaires européens.

La mise en place de l'Eufor se heurte déjà à des problèmes logistiques. Malgré l'urgence, l'Union européenne n'a pas réussi cette semaine à régler le problème de ses moyens de transports en raison notamment de réticences de Londres et de Berlin.

Alors que le temps presse avec l'arrivée de la saison des pluies et la reprise des combats, le général irlandais Patrick Nash, chef de l'Eufor-Tchad, a menacé de l'annuler si la pénurie de moyens aériens - hélicoptères notamment - mettait en danger la vie de ses hommes.

L'Eufor est chargée par l'Onu de protéger les civils, les réfugiés et le personnel humanitaire dans une région contaminée par les troubles du Darfour voisin. L'Onu a recensé quelque 400.000 réfugiés soudanais et déplacés tchadiens au Tchad.

Le gouvernement de N'Djamena a accusé jeudi le Soudan de soutenir les rebelles tchadiens pour tenter de bloquer le déploiement de l'Eufor "parce qu'il pense que cette force constitue un danger pour lui".