Je complèterais plus tard par une étude d'Eurostats sur les territoires européens.
En fait, ce qui m'a intéressé c'est que l'étude des territoires est en train d'être révolutionnée. Et cela va avoir un impact sur la géostratégie économique et industrielle. Si on ne regarde que du coté économique, on se rend compte d'un phénomène qui est à l'échelle de l'Europe. La richesse se crée dans de nombreux pays au niveau des grandes métropoles. Or, ces métropoles ne concentrent qu'une partie de la population. D'un coté des gens extrêmement instruits, formés dans les meilleures écoles et qui bénéficient des meilleures places dans les entreprises qui siègent dans ces métropoles, de l'autre un sous-prolétariat, souvent issu de l'immigration qui sert de personnel de service pour cette classe dominante. Ce sous-prolétariat ayant souvent ses quartiers réservés où les conditions de vie sont déplorables.
La classe moyenne se retrouve dans 2 situations différentes. Soit, elle travaille dans ces métropoles. Mais, dans ce cas, elle en vit à la périphérie. Du coup, elle passe des heures dans divers transports en communs, voire dans des bouchons. Ils vivent dans des pavillons résidentiels en périphérie, les enfants allant en classe près de leur lieu de vie et les parents ne les voyants que le soir et le matin, souvent en coup de vent. Parfois, au bout de quelques temps, les parents font le choix que l'un des deux, souvent l'épouse, cherche un travail local pour pouvoir mieux s'occuper des enfants. Le salaire principal du foyer : la personne qui travail dans la métropole subvenant aux besoins de tout ce petit monde. Et de là naissent pas mal de rancœurs et de tensions. Les diverses situations étant souvent vécues comme étant imposées.
Un second groupe vit et travaille dans des régions plus rurales. En fait, il s'agit souvent de sous-traitants ou de fournisseurs des entreprises de la métropole la plus proche. Le système économique prédominant y crée de grandes tensions dues aux concurrences. Les enfants qui vont réussir dans leurs études vont aller travailler dans les métropoles. Les autres vont rester confinés dans cet entre-deux où l'on gagne moins, mais où l'on est moins sollicité. Tout cela se voit sur la santé des gens. Cela se voit aussi sur les votes. Le FN progresse dans les zones où l'on a relégué les classes moyennes. Car en fait, quelque soit le cas de figures, ils se sentent exclus des lieux où il faut être : les grandes métropoles. Dans les quartiers aisés des métropoles, le vote se partage entre un vote de gauche-écolo qualifié de vote "bobo". Ces gens entendant imposer leur point de vue aux ruraux qui leurs reprochent de ne pas savoir de quoi ils parlent. Une autre partie des habitants de ces quartiers votent pour des partis de droite, se partageant entre un vote conservateur ou un vote de droite "progressiste". Ils pensent qu'il faut privilégier l'entreprise car ces avec les gains générés que la société arrivera à s'enrichir. Dans les quartiers "populaires", on a un vote partagé entre un vote de gauche contestataire demandant plus de richesses pour les plus démunis. Et un vote de droite "populaire" demandant plus de sécurité. En fait, il s'agit souvent d'une demande de sécurité "sociale", leur peur est d'être relégués vers les quartiers des exclus. Mais, ils l'expriment en demandant une politique sécuritaire du droit et de l'ordre. En gros : faites en sorte qu'on ne deviennent jamais pauvre et que les pauvres restent à leur place : pas chez nous!
On se rend aussi compte que les politiques menées dans ces régions devront être différentes et qu'elles ne correspondent pas toujours avec ce qu'expriment les habitants, que ce soit verbalement ou à travers leurs votes.