les nanomatériaux 

Les nanomatériaux, substances de taille nanométrique de dimension comprise entre 1 et 100 milliardièmes de mètre, ont des applications croissantes dans plusieurs domaines, les soins de santé, les télécommunications, la chimie, l'électronique … et les possibilités nouvelles des nanomatériaux apparaissent de plus en plus importantes au fur et à mesure que se développent les recherches, au point qu'on estime que d'ici à 2020, 20 % environ de tous les produits fabriqués pourraient en contenir : les nanomatériaux ont de nouvelles propriétés physiques ou chimiques, avec des caractéristiques spécifiques qui peuvent par exemple influer sur les propriétés mécaniques des matériaux telles que leur dureté et leur élasticité ou favoriser des réactions catalytiques ou permettre l'élaboration de dispositifs nouveaux en microélectronique ou en médecine.
Mais, cette utilisation croissante des nanomatériaux génère de nouveaux risques encore méconnus faute de données suffisantes et d'études probantes pour détecter leurs caractères pathogènes spécifiques : cela nécessite donc une vigilance et des précautions accrues, alors que l'exposition à ces nanomatériaux s'accroit fortement et que la dangerosité potentielle de certains d'entre eux est probable ...  
source : La prévention des risques des nanomatériaux ; site www.officiel-prevention.com  ;  lien :  http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-chimique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=69&dossid=466

Il y a une question?
Sinon oui c'est un fait qu'on investit beaucoup plus dans la production de nouveaux nanomatériaux que dans l'étude de leur toxicité. En fait les labos qui étudient leur toxicité se comptent pratiquement sur les doigt d'une main, ca n'intéresse personne car ca ne fait pas de fric.
C'est fric qui compte, la santé n'a d'importance que quand les chiffres de dépense en soin de santé deviennent trop importants.

... ou les risques juridiques et financiers trop importants de poursuite en justice de la part des victimes.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que les nanomatériaux nous côtoient depuis toujours: Nous baignons dedans en permanence.

On appelle ça des poussières et ça a toujours existé. La différence est que maintenant, on en connait certaines précisément parce qu'on les fabrique, les utilise, les suit, les observe, les attrape, les retraite, etc...

Les poussières d'échappement, celles des vents de sable, celles sous le tapis, ou bien les "moutons" qui se cachent sous le lit, la fumée d'un incendie (ou d'un barbecue), autant de particules de taille nanométriques à millimétriques qui nous entourent depuis toujours.
Déjà au XIXème siècle, Pasteur avait mis en évidence que l'air des villes était emplis de poussières (récupération de suies de fumées à travers un filtre de coton dans l'aération de sa maison).

Il ne faut pas s'alarmer parce que l'on prends conscience de cet état de fait, il faut juste que l'étude des matériaux et des produits soit poussée jusqu'à leurs conséquences sur la santé humaine et animale.

C'est justement le but de la directive Chimie de la Commission Européenne (en application depuis 2012, il me semble) dans tous les états membres, qui impose que tous les produits chimiques commercialisés dans l'UE soient répertoriés, et que leur mise sur le marché (ou leur maintient) ne peut se faire qu'après avoir démontré leur danger ou leur absence de danger pour la santé humaine. Le registre de ces produits est passé de 3 000 à 30 000 produits en 3 ans (depuis 2010, année du début de la préparation de la mise en œuvre de la directive).

Pour autant que l'on puisse (actuellement) juger de manière efficace leur toxicité, ce qui est de loin une évidence !

@ ji-louis :
Le principal composant des poussières est la silice, pas particulièrement dangereuse sauf à forte dose et longue exposition (risque de silicose). Fais la même chose avec un minéral à cristaux pointus (asbeste) et on voit que pour une même taille, la toxicité dépend beaucoup de la composition et de la forme des particules.
Ceci dit, la taille est un facteur essentiel en ce qui concerne la dynamique des particules, notamment lorsqu'elles sont respirées: seules les plus fines parviennent aux alvéoles pulmonaires, les autres sont arrêtées avant et sont éliminées par l'ascenseur muco-ciliaire.

En outre les nanomatériaux ne seront pas nécessairement respirés mais appliqués sur la peau (c'est déjà fait pour les crèmes solaires) ou avalés (c'est déjà fait pour les pâtes à dentifrice), dans ce cas les risques sont très différents.

Bonne chance pour tester tous les nanomatériaux qui sont produits, c'est tout simplement impossible.
Je vais tenter de retrouver un papier qui en parle.

J'allais parler des atteintes des voies aériennes par les pollens, mais leurs tailles (7 à 150 µm) en font des matériaux largement plus gros que les nanomatériaux.


rappel:
1 µm =  1 micromètre = 10^-6 mètre
1 nm = 1 nanomètre = 10^-9 mètre
Donc les pollens sont de l'ordre de 1 000 fois plus gros que les nanomatériaux.

Marrant, tu as choisi exactement l'image que j'ai en fond d'écran au boulot!
En principe on parle de nanomatériaux à partir d'une taille de 100nm (ou 0,1µm) mais chaque auteur a tendance a fixer la limite là où ca l'arrange.

Steph a écrit:

Marrant, tu as choisi exactement l'image que j'ai en fond d'écran au boulot!
En principe on parle de nanomatériaux à partir d'une taille de 100nm (ou 0,1µm) mais chaque auteur a tendance a fixer la limite là on ca l'arrange.

Ce qui en dit long sur nos connaissances actuelles.
Qui sait, dans cinquante ans ?

si vous avez aimé l'amiante , vous adorerez peut être les nanomatériaux d'ici la, si on ne prend pas plus de précautions..........

Que proposes-tu?

L'obligation de déclaration française doit déjà entrer en vigueur, puis européenne. La législation européenne balbutie en estimant que le système actuel fonctionne avec le règlement Reach, bien que les nanomatériaux n' y soient pas explicitement cités ...

leonardonno, je dois te dire de prime abord que je te comprends parfaitement. Il est évident que la santé et l'environnement sont des données importantes à prendre en compte. Cependant, contrairement à nous, les décideurs doivent prendre en compte d'autres données tout aussi importantes comme le développement industriel et le maintien de la compétitivité.
De notre point de vue de citoyen c'est facile de passer à coté et de ne pas en tenir compte mais quand le chomage augmente nous sommes aussi les premiers à aller gueuler dans la rue.

Si on demande aux entreprises trop d'investissements pour fournir les preuves d'innocuité, les entreprises européennes ne seront plus compétitives. Alors que faut-il faire?
Pour moi il faut promouvoir la recherche sur la toxicologie des nanomatériaux avec des investissements publics. Les organismes tels que le FNRS ou le CNRS ont un rôle important à jouer en allouant des crédits à ce genre de projets.
On doit aussi protéger notre marché intérieur en n'acceptant à l'importation que des nanomatériaux qui ont été testés. Là je ne sais pas trop ce qu'il en est.