Sur la mobilité

Citation :

Mobilité. Ils n’ont que ce mot à la bouche. Attention, pas celle qui touche au changement de poste, de fonction ou d’entreprise. Trop facile. Lorsque certains recruteurs parlent de mutation, un ange passe au volant d’un camion de déménagement. Car c’est bien la mobilité géographique qui les obsède. Selon eux, un cadre est un être qui passe sa vie dans des meublés pour être sûr de pouvoir déménager prestement tous les trois ou quatre ans afin de suivre son entreprise ou de profiter d’une nouvelle opportunité. Le col blanc serait le troufion du XXIe siècle, toujours entre deux casernes. Les racines ? L’intégration dans une ville ou une région ? Un truc ringard, un loisir, une lubie, que l’on peut, à l’extrême limite, s’offrir après la retraite si par malheur on ne souhaite pas s’enfermer dans une résidence au soleil, avec jardinet et caméras de surveillance comme tout le monde. En attendant les cheveux blancs, il s’agit de garder un œil sur ses cartons à peine ouverts pour faire une belle et grande carrière.

Prenons, par exemple, le Grand Ouest qui nous occupe cette semaine. Le sport préféré des cabinets et entreprises de Nantes, Angers, Rennes, Le Havre, Tours et les autres, consiste à attirer des cadres venus d’ailleurs, notamment sur les secteurs et métiers qui souffrent d’une pénurie d’emploi. Entre la douceur angevine, le charme nantais, la qualité de vie tourangelle et autres arguments bucolico-attrape parigos, la chose n’est pas si difficile. Parfois, la concurrence avec les régions du Sud corse l’exercice vis à vis des cadres aux compétences les plus demandées. Mais le Grand Ouest finit toujours pas trouver cadre à sa mesure. C’est par la suite que ça se corse. Une fois que nos cadres sont installés, que la fermette est rénovée, que les enfants sont scolarisés et que les loisirs sont appréciés, plus question de les faire bouger, les bougres. Un recruteur du cru s’en énerve : «Passé 40 ans, les gens sont beaucoup moins mobiles. On arrive bien sûr à motiver les Parisiens qui veulent se mettre au vert. Ou encore les exilés qui ont grandi dans l’Ouest et veulent y revenir. Tout ceux là, par la suite, pas question de les faire bouger à nouveau.» Ainsi donc le cadre aurait lui aussi des aspirations profondes, un goût pour la qualité de vie, pour l’établissement de relations sociales et amicales qui dépassent le cadre professionnel ? On en est tout retourné. Mais on continue à écouter notre sociologue titulaire d’une chaire au café du commerce. «En fait, les gens qui sont en poste en région, ne veulent quitter ni l’un ni l’autre. On a que les chercheurs d’emploi actifs, pas les passifs.» Trop renversant. Les cadres bien dans leur vie privée et bien dans leur boulot ne pensent même pas à tout larguer pour un nouveau job, dont ils ne savent pas grand-chose et pour un endroit où ils ne connaissent personne ? Une démotivation qui touche toute la famille. Leur conjoint, l’ingrat, qui bosse dans le même joli coin ne veut même pas donner sa démission pour suivre le nomade. Pas plus que les enfants, peu reconnaissants, qui ont tous leurs copains dans la charmante petite ville où ils ont grandi.

Ainsi donc les cadres préfèrent ce qui est agréable à ce qui l’est beaucoup moins.

Je me retrouve trop dans ce texte...

la mobilite ca n'est pas trop mal je trouve.
Meme si au niveau organisation ca fout le bronx...

++ fred qui n'a jamais passe plus de 7ans au mm endroit (ville/region)

Salut

Perso, comme beaucoup de Liégeois, je n'aime pas trop être loin de la mère patrie, je ressent cela comme un déracinement. S'il faut de la mobilité, ce n'est sans doute aps chez nous que l'on peut entrouver beaucoup, même si certain d'entre nous ont fait le grand pas, n'est-ce pas Stef ? tu as vécus ton éloignement comment ?

Le Vieux qui pense que c'est l'une des grande différences culturelles entre Frenchies et Belges, le francais étant plus mobile, sans doute du à la taille du pays

Le Vieux a écrit:

le francais étant plus mobile, sans doute du à la taille du pays

Marrant, j'aurais plutôt pensé l'inverse, du moins concernant la mobilité dans le pays.
Parce que un Belge qui se retrouve à changer de ville où il travaiolle en Belgique, il peut souvent choisir entre déménager ou faire beaucoup de transport, et même s'il déménage il peut souvent aller voir famille ou amis.

Alors qu'en France, si tu es de Lille et que tu trouves un boulot à Marseilles, ta famille, tu la vois que pour les vacances. Et si tu es déjà en couple, le temps que le/la conjoint(e) te rejoigne, tu ne le/la vois quasiment plus. Sans compter qu'il faut complètement refaire sa vie, vendre ta maison, se serrer dans un appart en attendant d'en faire construire une nouvelle, dire adieu à tes amis et croiser les doigts en espérant en retrouver là où tu vas habiter. Bref, une grosse galère en perspective... Et pour peu que ton conjoint puisse pas déménager à cause de son travail... ben autant discuter direct de la garde alternée des gosses !
Pas surprenant que la mobilité soit plus acceptée à 20 ans qu'à 35 !

Salut

De très nombreux naveteur Liégeois et environs travaillent effectivement à Bruxelles, ils font le trajet aller retour tous les jours, mais peut t'on dire que nous sommes enclins à la mobilité lorsque nous effectuons "seulement" 200 km (aller et retour). Mes fistons se sont décarcassé à trouver un emploi dans la région natale, acceptant un salaire moindre moindre pour ne pas être trop éloigné de chez eux.


Le Vieux

je doute que le francais bouge tant que ca, je voie que dans ma famille et celle de callie on passe poru des ET moi et mon pere qui osons bouger de la region et aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs...
En tout cas le francais bouge bcp moins qu'un americain , y a pas photo.

Salut


C'est sans doute un hasard, mais tous les Français avec qui nous avons des liens d'amitiés, (5 familles) sont des personnes qui jouent ou qui ont joué les nomades. Il est vrai que nous les avons rencontré soit sur internet soit en voyage. Comme quoi il faut faire attention de ne pas faire de généralité à partir de seulement quelques cas.

Le Vieux

hehe :-)


Il y a aussi un phenomene de generation: ca doit faire 2 generations que les francais bougent (or exode rural ou tu part de la campagne pour aller dans la ville voisine et ne plsu en bouger)

C'est aussi une question de profession. Pas mal de Français bougent parce que là où ils sont y'a pas de taf pour eux...
Par exemple pour les programmeurs y'a passage "obligé" à Paris pour débuter. Et puis pour ceux qui bossent dans la fonction publique, tu commences là où on te dit de commencer, et ensuite tu demandes ta mutation.

Salut

L'un de "mes" fils a trouvé une place de programmeur dans la région, nous avons la chance d'avoir un grosse entreprise près de chez nous. Il n'existe pas de passage obligé par Bruxelles (faut dire que Bruxelles n'est que le 10ème de la taille de Paris) , même si la capitale aspire de nombreux emplois spécialisé. Je sais que chez nos collègues Bruxellois, il y a beaucoup de va et vient et il devient même mal aisé pour eux de garder un employé pendant un temps suffisament long afin de mener correctement à terme certains projets nécessitant beaocup de temps hommes (ou femmes)


Le Vieux

Salut!

Ben oui comme on suit toujours comme des cons le modèle américain, on va devoir vivre dans des roulottes de luxe, comme eux et sans blaguer.
Moi mon déracinement je le vis super-bien, d'abord parce que la politique belge j'en avais plein les bottes. Ensuite au niveau climat à Vienne on est beaucoup mieux logé qu'à Liège. Tertio depuis que je suis né en Belgique on ne parle que de crise économique et d'efforts financiers à faire, en Autriche j'ai pas encore entendu ca une seule fois. Quarto ca me donne l'occasion d'apprendre une nouvelle langue et j'adore ca. Quinto la population locale a des moeurs proches des liégeois (contact facile, règles sociales très ouvertes) donc du point du vue culturel je ne me sens pas du tout déraciné. Sexio la mer ne me manque pas du tout je suis un terrien pur souche. Enfin pour terminer je ne suis pas très famille sauf pour mes parents avec lesquels j'ai des contacts quasiment quotidiens par internet.

Sinon c'est vrai que dans ma région natale les gens sont très conservateurs géographiquement. Dans la rue où habitent mes parents la plupart de mes anciens copains de voisinage ont construit à coté de chez leurs parents. C'est vrai que ca a ses avantages pour garder les enfants mais moi je tiens trop à mon indépendance pour avoir mes parents sans cesse autour de moi.

Stéphane

J'oublie peut-être de préciser que je suis un peu misanthrope sur les bords et que la densité de population en Belgique est un facteur qui me gêne personnellement. Pas moyen de faire 1km dans la nature sans rencontrer une route ou une maison. L'autriche est sensiblement moins peuplée, et je peux à loisir me promener dans la nature sans rencontre âme qui vive. C'est un plaisir pour moi qui n'a pas de prix.

Stephane

buck a écrit:

hehe :-)


Il y a aussi un phenomene de generation: ca doit faire 2 generations que les francais bougent (or exode rural ou tu part de la campagne pour aller dans la ville voisine et ne plsu en bouger)

Euhh, tu sais que c'est faux ce que tu as écrit. Toute l'industrialisation entre 1850 et 1970 se fait avec de très gros mouvements de populations et certains sur de très longues distances. Si on devait ne laisser en région parisienne que ceux qui n'ont aucune racines non-parisiennes depuis 2 siècles, je pense que l'Île de France deviendrait un vrai désert...

Bâ si les franaçis sont mobiles : à 20 ans ils quittent la campagne pour aller en (grandes) villes, à 40 ils quittent la ville pour retourner à la campagne.

PeM

Arf, très vrai ça