La justice encadre l'évaluation des salariés

Citation :

La justice encadre l'évaluation des salariés

Le TGI de Nanterre s'est penché sur un système d'évaluation des cadres fondé sur des critères assez flous. Bilan: la justice l'annule et demande à l'employeur de revoir sa copie.

Lors des entretiens d'évaluation annuels, les cadres n'auront plus le déplaisir de se retrouver face à des critères aussi flous qu'impressionnants type "création de valeur", "innovation" pour lesquels ils pouvaient être facilement sanctionné par de mauvaises notes aussi difficiles à contester que faciles à justifier. Le Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, dans un jugement du 5 septembre 2008 rendu à la demande du comité d'entreprise, du CHSCT et des organisations syndicales du groupe Wolters Kluwer France, vient de juger illicite le système d'évaluation mis en place par le groupe fondé sur six "valeurs".

Le TGI de Nanterre demande pour avaliser le système d'évaluation que l'entreprise lui fournisse les fiches descriptives des postes de travail, la définition des six valeurs de l'entreprise, la détermination des six objectifs métiers et la détermination des douze comportements professionnels selon les métiers.

Sans remettre en cause toute évaluation des salariés, le TGI de Nanterre demande ainsi qu'elle soit sérieusement précisée et corresponde à des mesures objectives. L'encadrement de l'évaluation est en effet nécessaire tant les conséquences de mauvaises "notes" sont gravissimes et peuvent conduire au licenciement du salarié.

Encourageant, non?

Salut

Citation :

ors des entretiens d'évaluation annuels, les cadres n'auront plus le déplaisir de se retrouver face à des critères aussi flous qu'impressionnant type "création de valeur"

Dans notre boite on a trouvé le truc, les cadre ne sont pas évalué et voilà comment on évacue le problème. (il est vrai que notre entreprise ne compte même pas 50 personnes dont 6 cadres (société un peu banannière)

Le Vieux

Chez moi, c'est de la multinationale bon teint, et bien sûr on évalue tout le monde, mais certainement pas sur des valeurs, quel pipeau...

On évalue sur des résultats, principalement, et accessoirement sur des comportements (on appelle ça teamwork, leadership, etc...)

PS : au sujet des "valeurs". Il y en a quelques unes, très fortes. Y manquer, c'est prendre la porte. Rien à voir avec l'évaluation...

D'expérience, on évalue plus sur la lèche à la pause-café que sur le boulot effectué. Bref, plus t'es compétent et motivé et plus tu bosses, moins t'es augmenté. Pour être bien évalué, faut avoir beaucoup de temps à perdre à bavarder avec ton N+1, considérer toute réussite de ton N-1 comme étant la tienne, et ne jamais assumer tes conneries mais les rejeter sur ton N-1. C'est comme ça qu'on devient chef.

yoda a écrit:

D'expérience, on évalue plus sur la lèche à la pause-café que sur le boulot effectué. Bref, plus t'es compétent et motivé et plus tu bosses, moins t'es augmenté. Pour être bien évalué, faut avoir beaucoup de temps à perdre à bavarder avec ton N+1, considérer toute réussite de ton N-1 comme étant la tienne, et ne jamais assumer tes conneries mais les rejeter sur ton N-1. C'est comme ça qu'on devient chef.

Bah... c'est une image d'épinal à rebours ça. Là où je bosse, au niveau N, on ne s'intéresse pas aux N-1 des collègues. On bosse avec eux bien sûr, mais on n'envisage pas un instant que si ça merde chez un collègue du niveau N, c'est pas sa faute mais celle de son équipe. Son équipe, c'est son problème ; s'il se plaint d'un de ses collaborateurs, c'est qu'il ne sait pas s'entourer.

Je ne dis pas qu'un peu de lèche ne fasse pas parfois du bien, mais quand même, le gros avantage du système où on est mesuré au résultat, c'est que ça pousse à factualiser...

Bon, bien sûr, il faut s'insérer dans les jeux politiques, mais qui ne sont pas aussi délétères qu'on le dit souvent.

Je dis pas qu'il n'y a pas d'exception, heureusement qu'il y en a, mais faut les prendre comme elle sont, c'est-à-dire des exceptions.
Déjà, en règle générale, l'évaluation ne se fait pas par ton N+1, mais par ton N+x, voire même un DRH ou un commercial avec qui tu n'as jamais bossé, qui va donc te juger par ce qu'a dit de toi ton N+1. Si ton chef assume pas ses erreurs et les reporte sur son équipe, ben c'est pas bon pour ton matricule, puisque t'es évalué par quelqu'un à qui on a dit que t'étais pas bon, et qu'il faut le convaincre du contraire, mais pas en lui démontrant par le travail que tu as effectué (il en sait rien), mais par ta tchatche.
Or, si t'as passé tes journées devant ton écran à bosser comme un malade, il t'a jamais vu et sera plus enclin à croire ton N+1. Par contre, si t'as été relax, ben il t'as vu à la machine à café, et comme t'étais pas tout crevé par tout le boulot effectué, détendu et tout ça, tu lui as paru sympa, et si en plus tu lui as causé de ce que tu fais, il aura plus l'impression que tu bosses que si tu en avais fait trop.

Un petit avis supplémentaire.

Citation :

le docteur Bernard Salengro de la CFE-CGC, cite une enquête allemande qui montrerait que le présentisme des cadres peut être plus coûteux pour l’entreprise que leur absentéisme ! Obnubilés par leur défense contre les ambitions de tous et de chacun… ils en oublieraient de faire leur travail.(...) le manager qui veut « survivre » ne donne plus d’ordre : en cas d’échec, seul le subordonné sera responsable.

Source